Du fond de ma mémoire.
Du fond de ma mémoire,
Remontent des senteurs,
Des collections d'images, qui défilent,
Projecteur .
Tout est là.
Les plages de Nosy-be, l'océan émeraude, les champs d'ylang-ylang,
Les déserts brûlants, mers de dunes ondoyantes, immuables.
Les forêts majestueuses, aux arbres qui touchent presque le ciel.
Tout y est.
Les parfums des épices qu'exalent les Tajines,
La douceur du miel chaud, qui glisse, qui dégouline,
L'arôme délicieux des bolets qui crépitent,
Qui attendent les oeufs, pour une union magique,
La chaude senteur des fleurs merveilleuses,
Offrande au nez ravi, d'essences capiteuses.
Tous sont là.
Les doigts noueux du Pépé , agrippés à sa canne,
Assis près du fourneau, casquette bien rivée,
Le visage buriné , les yeux devenus pâles.
Le regard fier, lointain, du kabyle,
Drapé dans tout ce bleu, aussi beau que les cieux,
Dans la nuit étoilée, il veille silencieux.
Le sourire édenté de la vieille Fatma,
Enroulée dans son voile, cachée par sa djellaba,
Adossée au mur de terre, un mur épais comme ça,
Qui protège ses nuits, la main de Fatima.
Mes souvenirs m'enlacent,
Ils sont les doux témoins de tant de vies passées,
Ils couvrent de caresses l'enfant que j'ai été.
Ils emplissent mon coeur d'une infinie tendresse,
Ils disent que Demain est une autre Promesse.
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J'ai des oiseaux dans la tête, le fil de ma pensée est libre !
