Un jour sans pluie
J’ai tiré ma veste
Sur ce meuble ancien
Aux allures dépouillées
Subtilement, sur sa couverture
J’ai relevé l’ombre du passé
D’une main molle et maigrichonne
Pour l’éveiller tout doucement
Son histoire reposait
Sous ce triste gris pâle
Une famille construite
À la sueur du front
Sa poussière virevoltait
Je volais tant bien que mal
Dans cette confuse atmosphère
Comme un oiselet soupirant
Je me suis posée sur un souvenir
En toussotant un bref instant
Le temps de me libérer enfin
De son nuage et son ombre sauvage
D’un dernier regard
Aux vestiges anciens
J’ai repris ma veste
Secouer le passé
J’ai pris la clé
Fermé la porte
L’ai jeté au loin
Pour l'éternité
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sylvianni