Une Fleur de Cerisier Japonais
Et elle pouvait rester là des heures, assise sous cet arbre, sous une pluie de flocons délicieux, d'un blanc tendre et d'un rose merveilleux. Elle attendait inexorablement chacune d'entre elles, chacune de leurs chutes. Elle observait chacune de ces pétales délicates que le printemps lui avait offerte, se disant à elle même qu'il ne pouvait exister en ce monde de plus magnifique spectacle, à tel point qu'elle aurait aimé ramasser chacune de ces pétales au sol pour ne jamais en perdre la beauté éphémère.
Mais que serait l’éphémère s'il devenait éternel, si sa condition s'en voyait à ce point changée ? Sûrement est-ce là le plus grand malheur de la beauté, de n'être que pour s'éteindre; du moins c'est ce qu'elle venait à en conclure.
Elle restait là , assise, sur ce banc de bois, sans même se douter que de ce cerisier japonais, de ce plus beau spectacle du monde elle faisait toute la beauté.
Matthew Silver
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Matthew Silver
