Vois, ils marchent.
Vois, ils marchent.
Vois, ils marchent , avec enthousiasme et ferveur ;
A peine ont-ils quitté les langes et leur berceau,
Souvent, se sont trouvés, toujours avec horreur
Et au pas cadencé au bord de leur tombeau.
En l'amour, la haine, plutôt conditionnés,
A ne plus discerner entre le bien, le mal...
Ont-ils pu faire un choix : armés ou désarmés ?
Au plus fort de la nuit hurlent les chacals.
Vois, ils marchent au cœur des flammes des enfers ;
On ne sait pas vraiment qui les aurait allumés :
Beaucoup d'injustices pour qui lutte et puis perd ;
Écoute donc ces chœurs martiaux qui font trembler.
Aux fenêtres et murs, la colère résonne :
La vague qui avance cultive la fureur ;
Au plus loin des années c'est le clairon qui sonne...
Faut-il à ce point là produire la terreur ?
Les temps ont posé des fers à la dignité
La liberté n'est plus qu'une vraie mascarade
Un mot vide de sens, un objet éculé,
Entends- les entonner, en avant camarade.
Vois, ils marchent , avec enthousiasme et ferveur ;
A peine ont-ils quitté les langes et leur berceau
Souvent, se sont trouvés, toujours avec horreur
Et au pas cadencé, au bord de leur tombeau.
Pierre WATTEBLED- le 12 avril 2019.
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