On les comptait par dizaine
Dans les rues, sur les côtes
Leurs rires ensemençaient
Nos champs de blé et d'orge
Ils s'amusaient de rien
Des sopranos du vent
Sur nos fenêtres closes
et des ombres du soir
On était un petit village
Sur bord de mer, de fraicheur
Un paradis de pêcheurs
et aussi d'agriculteurs
Les ans ont passé
Les enfants devenus grands
Ont déserté un à un
Par la grande porte de ville
Nos champs sont maintenant
emplis d'herbes décadentes
Plus personne ne cultive
à part corbeaux et rats
Nous ne sommes plus, ici,
que des vieillards aigris
Sur ces terres jadis prospères
Les larmes sillonnent nos rides
Celles que l'exode a creusé
à même nos enfants
celles qui assèchent les rêves
d'un village au bord de mer
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sylvianni