Il avait attrapé la misère
comme d’autres attrapent la grippe
Elle avait absorbé ses rêves
Les doigts crevassées par le rythme du travail enchaîné
Enflé désormais par une bulle d’indifférence
Autour de ce corps squelettique

Il sentait tout à la fois le cambouis et la mort
Dans l’hiver blessant
Des nuits sans étoiles ensoleilles
Et le soir il s’étaler sur le matelas
Comme pour une journée perdue pour vivre

Il était équarrisseur
Il tramait sa lame dans la chair vive
L’acier de la machinerie
Pour replacer le monde
Pourtant il avait Arielle
Elle était si douce
Que ses palpitations chérissaient son corps mince
À en oublier d’exister

Il avait attrapé la misère
Comme d’autre attrape un rhum
Le soir est arrivé trop tard
Diamant de la lune sur les reflets des miroirs
Avec la tranquillité en papillotes
Avec des mots simples et dociles
Du pain blanc et une poignée de haricots
Et du jambon à l’os
Ce soir elle dans sa tenue pour les mois d’hiver
Prête à s’ouvrir
Pour être encore plus belle

Elle maraudait du côté du Bois de Boulogne
Mais ce soir tout est à lui //

Bonsoir Richards,

Très émouvante et belle poésie !



Bonne soirée !
Mes amitiés
Sybilla

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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rêve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

Bonsoir,

Trés belle poésie, "touchante". Merci

Thaieva