J’habite un logement social
Où les pauvres nantis atterrissent
On s’y entasse à plusieurs
Depuis déjà plusieurs années
Ma meilleure amie, la détresse
Se gave de petits granules
C’est qu’il y a plusieurs à gérer
Dans ma tête désorganisée
Je suis rarement joyeuse
Je suis au neutre ou en colère
Ça se bouscule dans mon cerveau
Je n’sais pas comment l’expliquer
D’une visite au psychiatre
On vous colle une étiquette
Celle de grand malade de tête
Celle de l’industrie pharmaceutique
Le caractère endémique de mes prescriptions
Joue en défaveur d’un avis éclairé
En effets secondaires, je suis soumise à tout
Je suis majeur mais inapte aux décisions
C’est ce que disent les hauts scolarisés
C’est ce que disent mes colocataires
Sous la dépendance du monopole psychotrope
Que reste-t-il de nous dans tout ça
J’habite un logement social, loin de la société
Mon quotidien se résume à bien peu d’activités .
Je m’ennuie, je tourne en rond, je me mets en colère
Ça y’est, j’ai droit à une petite granule, faut pas s’énerver
*Un petite pensée pour les gens à troubles de comportements que je côtoie toutes les semaines
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sylvianni