Les orphelins du Nil
Courant sur les trottoirs,
Au doux regard subtil,
Vont montrer leur savoir.
Tendant leurs mains meurtries,
Quémandant aux passants
L’obole de leur vie,
Et partant en riant.
Proposant la photo
Fixant leur misère,
Pour en faire un cadeau,
Ultime prière.
Leurs habits déchirés
Aux couleurs délavées,
Guenilles attitrées,
Flottant sur les pavés.
Un petit air malin,
Des yeux au bord des pleurs,
Ils côtoient le ravin
Du monde et de ses peurs.
Envieux de bonheur,
Et rêvant de confort,
Ils pressent sur leur cœur,
Un mélange de mort.
Offrande empoisonnée
D’une terre bannie,
A ces enfants mal nés.
Le sort en est ainsi.
Ils sont pleins de douceur
En prenant votre main,
Et goûte à la chaleur,
De celui qui leur tient.
Orphelins de toujours
Que l’Humain délaisse,
Vous portez tant d’amour
Dans votre détresse
Je vous garde en mon cœur
En implorant les cieux,
D’apporter la douceur,
La clémence du Dieu.
Michel GRANIER
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