Comme une bombe
Les mots explosent
Détonant la vélocité
De la dureté des mensonges
De l’envie, de l’aigreur
De la grande noirceur
Moi, tapi en sous-sol
Je vide une à une, les bouteilles
De vin clair ou rosé.
Elles me serviront de bateau
Pour mes poèmes de grand espoir
Dehors, les mots tuent
Blessent, séparent
Toujours prêt à l’attaque
Sous la comédie humaine
Qui se vautre, acharnée
Des larmes de l’ennemi
Que je t’ai bu hydromel!
En ces heures passées
Pour éteindre les bruits
Des obus crachés, à la cible
Des faibles, des cueilleurs de rimes
J’ai creusé une rigole
L’eau s’est vite infiltrée.
Je dépose mes poèmes
Aux creux de mes bateaux de verre
Peut-être passeront-ils la frontière
Sous le courant doux des hommes sages.
----------------
sylvianni