Dix heures et demi un soir d’été
Dans un café Aux Abeilles
Il attend le verre de bière entre sa bouche et le bord de la table
En faisant semblant de ne pas attendre

Un livre de poésie entre ses deux mains
Des vers pleuvent comme une plein automnale
Il choisit les plus percutants les plus étranges
Champ de blé chevelure jouant aux dès

Une porte au fond qui dit WC
Mais n’a aucune idée de se soulager de peur de la manquer
Alors il reprend le livre de poésie
Aux mots étranges des vers de Mallarmé

Perpétuer nymphes dans l’air
Touffus rêve s’achève vrai
Fabuleux chaleureux chaste
Artificiel ciel toison pamoison

Onze heures vingt
Faut-il encore attendre
Un deuxième verre de bière
Pour mieux ingérer les poèmes de Mallarmé
Elle arrive enfin

La jupe courte, un chemisier blanc
Et de dire non sans provocation
Tu attends de puis combien de temps
Le temps d’un poème
De son intelligence
Alors sans trop parler
elle demande la même chose une chope de bière
prend le livre prend une page au hasard
et de dire je hais Mallarmé on n’y comprend rien
ses rimes sont comme des coupés
il tranche à vif la vie de la poésie
Et puis s’installe entre eux deux dans le brouhaha de l’estaminet
Un silence désespérant //

Bonsoir Richards,

Le silence s'est établi entre ces deux personnes ne partageant pas la même passion !
Superbe !



Belle soirée !
Mes amitiés
Sybilla

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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rêve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)