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Les mots ont des couleurs qu'on ne peut ignorer
Admirez le baiser; n'est-il pas rouge sang !
Le mot est si pressé qu'il file sans arrêt,
Accompagné d'un vers, comme il est arrogant.
Aux pétales jolies, ils prêtent des senteurs.
Le mot est si parlant; entendez, il gazouille
Il donne mille effets à la plus simple fleur,
Souvent je cours après lorsqu'il part en vadrouille...
Il se fait fort discret pour une violette,
Il n'oserait froisser un minuscule coeur !
Le motif est charmant, le parfum vous entête,
Effacez donc la fleur; l'effluve court ailleurs...
Parsemé de blancheur, lettres glacées de givre
Bien qu'un flocon joli vienne mouiller sa page
Le mot sait se tenir, il a du savoir-vivre !
Reflet d'un beau miroir, il devient un mirage.
Jouer avec le mot n'est pas chose facile
Il peut s'entortiller, hurler ou bien se taire,
Il vous dira encor' que la page est son île,
Et que l'encre pour lui n'a plus aucun mystère...
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas