Merci amies et amis poétesses et poètes de votre visite
ISABELLE59
NoireLune
islander
franie
ZAGHBENIFE
Mes amitiés sincères
Bonne soirée
Med
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Des miroirs qui ne mentent
J'ai lu dans tes yeux étincelants le silence de la mer
Quand elle est invitation au voyage
J'ai compris pourquoi elle est toujours amère
Dans ses profondeurs n'est plus un plaisir la nage
Pleurent les orphelins, se soucient les mères.
Et j'ai lu, dans ton iris, iris de mon cœur
L'attente de Pénélope qui n'a perdu l'espoir
Malgré les récits véhiculés, malgré toutes les rumeurs
Dedans il est dit que voir implique souvent revoir
Jamais le souvenir des êtres chers ne meurt
J'ai détecté dans ce miroir qui ne me ment
Pourquoi les amoureux meurent devenus passionnés
Ils ne leur ressemblent, ne sont de simples amants
C'est plus fort quand la privation noircit les années
Et ils écrivent mille odes pour d'infimes moments
Et j'ai compris dans ton regard qui ne dit mot
Combien tu apprécies mes doutes, mes attentes, mes émois
Tes yeux sont ceux de toutes les femmes, immémoriaux
Tes yeux lisent mon "je" et cherchent surtout mon "moi"
De petit poète, de grand amoureux et de griot
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Félicité
Le banc est une nacelle
Qui mène vers l'enfance
La balançoire appelle
Partout la joie devance
Le temps est suspendu
On dirait l'éternité
Tout se passe dans l'absolu
La vie est la seule vérité
Avec les pieds on vole
On chante sans arrêter
Parmi l'essaim de rossignols
L'amour ne peut déserter
On ferme les yeux, on dort
Nul risque d'insomnie
Ne se plaint le corps
Lui vont la soie et le nid
Tous les jours sont dimanche
Libre est l'esprit
Là l'école, ici le ranch
Toujours heureux, on rit
On grimpe l’Everest
Le ciel est un adjuvant
On est courageux et preste
Autant en emporte le vent
On parle aux fleurs
Et aux amis papillons
Sont partout les couleurs
Des nuances par millions
S'en va Warda*, vient Rose
Et vivent les femmes!
Le charme varie sa dose
Plus ça monte, plus on aime
Le soleil sourit, l'air caresse
C'est le beau temps
On ne ment, on ne se confesse
Aucun ennui n'attend
Cela dure, dure, dure
Plus besoin d'horloges
Et plus besoin de cures
Dans le grand paradis on loge
Warda: prénom de jeune fille en arabe, fleur
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Chimère de poète
J'écris tous les jours un ou deux poèmes
Je poursuis toujours un qui me fuit
Qui me passionne trop et qui m'ennuie
Je ne lui connais encore de thème
Il feinte comme feintent les femmes!
J'ai souvent caressé le corps de l'amour
Mes vers sont baisers et étreintes
Ou j'aime ou je fais la cour
Je suis derrière Mélanie et Araminte*
Mais l'idéal me fuit et me feinte!
Ma plume m'a guidé vers mes souvenirs
J'ai beaucoup détaillé mon enfance
Elle glisse et ne fait qu'y revenir
Mon esprit est feu et flammes intenses
Je lis et relis, c'est raté, pas de chance!
Je me dis pourquoi pas la poésie
Et mes vers sont rimes et métaphores
Je cherche, je trie, je rejette, je choisis
La liberté est mon repos et mon confort
Je voyage au sud, je suis au nord!
Et pour finir avec, voici mon rêve de poète
J'en fais un sujet que j’écartèle
C'est un mirage dont je ne fais plus la quête
Le hasard me guide, j'écris, je renouvelle
Que diantre! Chimère de poésie m'appelle
*Araminte: nom de femme chez Marivaux que j'apprécie
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Bourgeons d'amandier
Les voici infimes qui pointent
Des nœuds des branches
Odeur de musc et de menthe
Chair fraîche derrière la manche
Les tendres bourgeons
Ces cadeaux du printemps!
La vie a recommencé
Elle annonce ses couleurs
Le froid ne fait plus peur
Aux frileux cœurs offensés
C'est fragile, c'est beau
Quand la rosée offre son eau!
Des têtes blanches et roses
D'un bois vivant écloses
Déploient un tapis mouvant
Qu'anime la musique
D'un très tendre aquilon
Aux douces répliques!
Beaux bras, beaux tatouages
La branche brise sa cage
Pour que bourgeons s'ouvrent
Régaler les yeux sensibles
N'en manque le Louvre
Et le printemps lit sa bible!
Le bébé sera bientôt un enfant
La fille sera une demoiselle
Et sera rameau le bourgeon
Le charme fleuri se renouvelle
Et l'amandier fier se vante
Un air doux et épuré l'évente!
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Le couple d'en face
Une femme, un homme, une vie
Et un mariage de longue durée
Deux avis ou souvent le même avis
Rien n'est avoué ou susurré
Mais le couple résiste au temps
Quand il s'absente, on l'attend
Ils ferment leur petite porte
Nous surprend le grand silence
Lumière et fumée ne sortent
On croit à une tare, à une déficience
Le pilon ne libère sa musique!
Ne se cassent les objets antiques!
Dans leur véranda, nous les ciblons
Ils semblent vivre dans un ailleurs
Pour les piéger, on dresse des plans
Ils feintent. Ils sont les meilleurs
Dans les vitres, ils devinent tout
Les yeux malins, on joue, ils ne jouent
Leur weekend est une longue absence
Deux ombres côtoient les murs
Rien ne s'infiltre, aucune chance
Ils rentrent, et ils nous rassurent
Notre attention va toujours croissante
A-t-elle un amant, a-t-il une amante?
Nous vivons chez eux sans les connaître
Ils sont indifférents à notre curiosité
Ils l'éteignent, et on la fait renaître
Ni leur secret percé, ni leur maison visitée
Un jour ils viennent frapper à notre porte
Ils veulent savoir si maman est morte!
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Rendez-vous avec l'hirondelle
Est revenue notre belle hirondelle
Sont revenus l'amour et l'espoir
Chantent et consonnes et voyelles
Quand passent le blanc et le noir
Le ciel animé sourit avec cette aile
Il est très beau de bout en bout
Tout vole haut dans les aquarelles
L'hirondelle est partout, elle joue
L'appelle le zénith et elle monte
Les yeux émerveillés sont suspendus
Acrobaties et pirouettes enchantent
Le plaisir d'aimer n'est défendu
L'appelle la terre et elle descend
On ne peut voir d'aussi tendre baiser
Vers le bas tire le doux hameçon
Mais on ne constate rien d'écrasé
L'appelle mon cœur et elle approche
Je ferme les yeux pour une étreinte
Son ombre et mon corps sont proches
Tout se fait, aucun souci d'une feinte!
Le printemps a envoyé sa messagère
Belle comme la lune de juillet
Chez gente ailée, c'est silence et misère
Peur de passer inaperçu, d'être oublié
Notre belle hirondelle est revenue
Maman a préparé l'huile et le henné
Sa courte visite chez nous advenue
Les us ont dicté que tout lui soit donné
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Des mots doux
J'en veux très souvent et toujours
Ces mots doux et pleins d'amour
Ils ont la grâce de ces enfants
Qui se jettent sur le corps
Pour toucher notre âme et la raison
Et assurer leur réconfort
Les mots doux nous enrichissent
En tendresse et en émotions
C'est force, ce n'est faiblesse
Dans le registre des belles notions
Ils donnent des pieds aux vieux
Plaisent sur terre et dans les cieux
Celui qui en use est un artiste
Ils sont ses lignes et ses couleurs
Leur source suave est le cœur
Ils séduisent l’ouïe, on ne résiste
Et l'idéal trouve sa correspondance
Le soleil est l'écho de belles nuances
La rue est voitures sans mots doux
On s'envoie fumées et bitumes
L'âme se noircit, le cœur s'enrhume
L'abbé Mouret perd son "Paradou"
N'est notre grand foyer la maison
Où doit s'éterniser une belle saison
Sans ces perles est fade tout message
Sont tristes discours et pages
Quand on s'en sert dans les échanges
On lit, on relit, on entend, on écoute
C'est petit déjeuner avec jus d'orange
Est bordée de belles fleurs notre route