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Il est sur mes montagnes une épaisse fougère,
Aussi verte et bouclée qu'un champ de cheveux fous.
Au-dessous les brebis trop souvent exagèrent,
Recherchant la fraîcheur, elles écrasent tout.
Ici, pas de chasseur, le lièvre s’époumone.
Seul, le vautour là-haut musarde et finaude,
Mais la fougère est là et ni moi ni personne
Ne trouble son sommeil aux heures les plus chaudes
Viens sur les hauts sommets, viens dominer la mer.
Entends le vent chanter au creux de ton oreille.
Il parlera d'avant, de ses heures d'hier,
Quand les chevaux du vent rattrapaient le soleil...
Un grand morceau d'azur vient planer sur ma tête.
Le vallon est pimpant de gracieuses frisures,
D'où s'échappent matin en sonnailles froidure
Quelques jeunes brebis jouant les trouble-fêtes.
Au-delà du vallon, bien campées sur leur tige,
Les ailes des fougères font de bien beaux rapaces.
Goûter à ce vertige qu'offrent les grands espaces...
On a le cœur mouillé tant l'émotion se fige.
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas