Je suis le grand oublié des petits
Mais l’adulé des écrivains
Je fais le pont
Entre les rives de l’alphabet
Je travaille comme un grutier
Parfois, j’ai le torticolis
On m’accable de reproches
Quelle insignifiance, cette tare!
Une petite tache noire
Sur fond de papier blanc
On m’efface de bon cœur
Parfois même, on me garroche
Sans prétention, au pied des lettres.
Quelle offense, être si bas!
Traité comme virgule!
Moi, j’aime le grand air
Je suis acrobate de naissance
Je résous les conflits
Entre consonnes et voyelles
Voyez-vous maintenant qui je suis?
Allez accrochez-moi!
Je commence à perdre patience
D’un coup de vent je peux m’envoler
Pour vous apostropher de m’avoir oublié
Et d’un gros zéro, vous serai noté.
Bien à vous, l’apostrophe.
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sylvianni