Je me suis perdu
Je suis, je ne sais où, mes pensées vagabondent.
Mon Dieu, que tout est joli avec ces couleurs !
Je me suis fourvoyé dans un tout autre monde,
Aurais-je escamoté toutes mes valeurs ?
Pourquoi ces immenses nuages sont-ils roses ?
Le soleil se cache derrière des oiseaux
Mes mains se hasardent, oui, pour une fois j’ose.
Devrais-je enterrer mes horribles oripeaux ?
Subitement, je vole au-dessus de ma vie,
Je vois ces ténèbres qui à jamais m’embrument.
J’aimerais, bon train, les fuir, j’en ai très envie
Mais mon cœur se brouille au rythme de l’amertume.
Des volatiles bleuâtres, soudain, m’agressent,
J’appréhende leurs longs becs rougeâtres et crochus.
C’est du sang coagulé qui sur eux se presse,
Ils me défient de leur longue langue fourchue.
Je suis un combattant, je vais les repousser
Au-delà des effrayantes montagnes noires.
Enfin paraît mon jardin de roses dressées
Qui m’annonce la fin, de mes sombres déboires.
Mes pensées vagabondent au-delà des rêves,
Mon âme se libère de ses cauchemars,
À la fin de ce conte, j’enserre mon glaive
Mon corps se libère de toutes ses amarres.
J’aperçois au loin une petite lumière,
Elle s’approche doucement en scintillant.
Je reprends connaissance, penaud, pas très fier
J’ouvre les yeux, je me lève tout vacillant.
Daniel Lefebvre
22.08.2018
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