L’enfant s’est endormi,
Sur sa paillasse d’or,
Il est lĂ , dans la nuit,
Seul, et sans réconfort.
Dans ce grand champ de blé,
Qui lui sert de cocon,
Tous ses rêves assemblés,
Tombent, tels des flocons.
Il pense à l’inconnue,
Qui peut ĂŞtre maman,
Et qu’il n’a jamais vu,
Dans le temps, bien avant.
Sous ses pauvres habits,
Le vent lèche sa peau,
Mais l’épi en tapis,
Chauffe ses oripeaux.
Il tremble et il a froid,
Plus de jours Ă venir,
La terre perd ses droits,
Il sait qu’il va mourir.
Couverture d’argent,
Le ciel prend soin de lui,
Parant au plus urgent,
En Ă©vitant la pluie.
Des larmes dans les yeux,
Le petit garçon prie,
Il implore les cieux,
Du peu qu’il a apprit.
Le froid raidit son corps,
Amaigri par la faim.
Il ne fait plus d’effort,
Le petit SĂ©raphin.
Le jour se lève enfin,
Sur un voile de deuil,
DĂ©couvrant un couffin,
En forme de cercueil.
Et depuis ce jour lĂ ,
Rouges coquelicots,
Blés d’or en falbala,
Dorment en calicot.
Michel GRANIER
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