Nuit, que j'ai vu lentement défiler sous mes yeux,
Ô Nuit ! Que j'ai vu tant de fois sous un ciel audacieux,
Tu me tiens éveillée, illuminée d'argent,
Je ne peux qu'admirer tes milliers de diamants.
Tu volas mon sommeil, et ma vie onirique,
Pour m'offrir en retour une vue magnifique.
Si loin dorment les hommes, les anges, les bêtes et Dieu,
Ici se tient en veille un monde merveilleux.
Nuit, effrayante de beauté, je t'admire encore,
Ô Nuit ! M'endormir, maintenant, n'est plus de mon ressort,
Car tu appelles à moi des souvenirs oubliés,
Tu les as réveillés lorsqu'au jour ils dormaient.
Ils s'imposent et se battent en une belle insomnie,
Restent dans ma mémoire, cruelle mélodie,
Ne pouvoir oublier, toujours se souvenir,
Ne pouvoir pleurer, se forcer à sourire.
Nuit, ma fidèle compagne, tu me rappelles à toi,
Ô Nuit ! Tu m'abandonnes ? Je le sais, je le vois,
Va dormir, ma Nuit, tu te teintes de blanc,
Laisses place au Soleil, ton si cruel amant.
Swan Ramström
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"Le souvenir est un poète, n'en fais pas un historien"
P.Geraldy
"Do not go gentle into that good night. Rage, rage against the dying of the light"
D.Thomas