Jour de paie
Jour amer
Bar insalubre
Dit populaire
Bière pas trop chère
Pour les prolétaires
La classe ouvrière
Morts-vivants
Sales
Violents
Menaçants
Moroses
Méchants
Grossiers
Obscènes
Buvant
Leur lie
Leur bruit
Leur fumée
Leur nuit
Leur survie
Leur agonie
Leur vie
Asphyxie
Sueur
Puanteur
Urine
Crachats
Détritus
Vomissures
Ivresse
Détresse
Beuverie
Somnolence
Errance
Insomnie
Oubli
Tournis
Tumulte nocturne
Musique inaudible
Télé invisible
Femmes introuvables
Ambiance misérable
Créatures pitoyables!
Seul
Taciturne
Face au zinc
Face au miroir
Face au désespoir
Face à ses déboires
Il boit
Il fume
Il tousse
Il écume
Il a mal quelque part
Là où ça fait très mal
Là où c'est trop profond
Là où ça saigne
Abondamment
Il a du mal
A dissimuler son mal
Qui le tenaille
Qui le ronge
Qui le mange
Je suis là
Je le regarde
Fraternellement
Il fait un effort troublant
De remonter le temps
De revenir au présent
Il me fixe intensément
Revenant d'un long voyage
Illusions, mirages
Je lui souris
Amicalement
Il me fixe longuement
Gravement
Il veut se confesser
Vomir son passé
Dire toute la vérité
Sa misère d'homme
Sa douleur, sa peine
Son déchirement
Il veut parler
Parlera-t-il
de sa fille aînée
Cloîtrée dans une maison close
Fanée et malheureuse
Et qui ne rêve que d'une chose
Qu'on lui offre une rose
Ou de son fils fanatique
Qui perd sa jeunesse en prières
Et qui ne rêve que d'une chose
Étrangler sa sœur
Et sauver son honneur
Ou de l'autre, drogué et chômeur
Noyé dans les chimères
Et qui ne rêve que d'une chose
Partir ailleurs
De l'autre côté de la mer
Ou de sa petite fille rachitique
Qui n'a pas de place à l'école
Et qui ne rêve que d'une chose
Voler comme l'hirondelle
Ou de sa femme un peu folle
Qui a toujours peur
Et qui ne rêve que d'une chose
Avoir un peu d'amour!
Parlera-t-il
De la lutte des classes
Des prolétaires
Des camarades
De l'exploitation
Du patron
De l'usine
Des machines
Ou de sa vie de chien?
Il veut parler
Il a tant de choses à dire
Tant de maux à vomir
Mais il ne dit rien
Il se lève et s'en va
D'un pas lourd et las
Me laissant là
Seul
Avec ma mélancolie
Chienne de vie!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Quelle noirceur ! Oublions vite ce lieu de perdition où tout se perd…
Je l'aurais invité à venir face à la mer en furie pour qu'il puisse hurler sa misère face aux vents, aux embruns, aux tumultes … pour le soulager … si peu…. si peu !

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Christian RAY avec Michel Drucker et Patrice Laffont

ce n'est pas dans un bar qu'il retrouvera la paix de l'âme
merci Mostafa pour ce superbe et touchant poème
bonne soirée
Denise

cette misère où l'âme est perdue, des vers plus que poignants, des mots où l'on devrait suffoquer, si nous ne nous protégions pas , le poème est d'une force inouïe, d'une noirceur fulgurante, on ne peut que pleurer en le lisant ,



yann

Noir c'est noir... le destin souvent s'acharnent sur les maudits de la Terre, hélas de plus en plus nombreux ...
Amitiés
Rolland

Bonsoir Mostafa, un lieu où se noient la misère et les rêves

Amitiés

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La poésie, c'est comme la cuisine, le mot faitout

00063312-1

Bonsoir Mostafa,

Très touchante et belle poésie !



Bonne soirée !
Mes amitiés
Sybilla

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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rêve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

Bonsoir Mostafa j'ai eu l'impression de voyager en Tuniise et j'avoue ne pas avoir tout lu comme si je me sentais agressé, ton écrit fait beaucoup d'effet, il risque d'être censuré pour violence en bande organisée
Pardon je plaisante après ce douloureux écrit

Eh bien dis moi une ambiance bien triste dans ce bar populaire ! C'est lugubre et désespérant.

Adn

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Le Maroc à quatre mains . Recueil peintures de Micam et poèmes d'Adn.
Couleurs et mots en osmose. Recueil peintures Micam et poèmes d'Adn.
Connivences. Recueil peintures de Micam et poèmes d'ADN.
AXELLE AUTOMNE, HIVER roman par Micam (mon ...

Cela semble une descente en enfer...époustouflant…


Amicalement NL...

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La Poésie ça sert à faire du bien...
ça dénoue le négatif...
et ça devrait être remboursé par la sécurité sociale...

Merci d'avoir lu et commenté ce poème aussi noir que la situation de cet homme!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Le tableau écœurant dressé par Si Mostafa, reflète la vie quotidienne que mènent nombreuses personnes des différentes classes laborieuses que nous avons côtoyées, dont nous pleurons les maux qu'ils endurent, les malheurs qu'ils ont vécus et qu'ils vivent encore sans que les responsables aient le courage de s'y pencher . Nous avons essayé par tous les moyens oraux, écrits autant que par des actions civilisées revendiquant leurs divers droits légitimes à la vie , aux partages adéquats en même tant qu'équitables des ressources et des des biens de la nations sans que cela ait positivement les fruits escomptés.

Nous demeurons persévérants dans la lutte inconditionnelle pour les sortir du marasme dans lesquels ils vivent même si nombreux leur lutte a été soldée d'une manière autoritaire et bien fâcheuse.
.

Bravo si Mostafa pour ce cri fort engagé qui donne espoir d'un peuple cherchant un changement radical pour le bien de tous.

Sincères amitiés,

Ahmed B.

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A propos de moi

L'amour que je loue aux mots et au verbe me tente énormément. C'est la raison qui fait que je me trouve ici . Je navigue donc au gré de la circonstance à travers tous les domaines du savoir, une fois pour lire ce qui me semble beau...

Une descente vertigineuse dans les bas-fonds de la détresse humaine. Un regard fraternel, humaniste et émouvant.

Merci Mostafa pour ce beau et réaliste partage sur une société qui ne se parle pas et qui reste cachée derrière un écran plat !... :bisous

Amitié
Bises de Luz :

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Les gens vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir... Et meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu.
Le DalaÏ Lama

Nul ne peut atteindre l'aube sans passer par le chemin de la nuit… Khalil Gibran

Drôle d'ambiance !
Ma mère a tenu un bar-tabac quand j'étais gamine et les types devant le zinc n'étaient pas toujours clairs.


Belle description de l'atmosphère dans ton poème.


Bisous

Linette

un lieu qu'il vaut mieux éviter

Je vous remercie toutes et tous pour vos commentaires intéressants à lire.
En effet, Cher Ahmed, notre société marocaine souffre abominablement et atrocement de ce mal douloureux et presque incurable!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!