J’ai longtemps évité de croiser ton regard
Car je sentais déjà qu’il serait mon tombeau
Qu’en ton rire vainqueur naitrait mon désespoir
Et que je me perdrais si je touchais ta peau
Mais j’ai noyé mon âme dans la mer de tes yeux
Tu as volé mes rires en prenant mes baisers
Mise à feu et à sang ma vie s’est étiolée
Ne restent entre mes doigts que des plaisirs heureux
Tu es venu à temps pour savoir me cueillir
Rose tout juste éclose qui découvrait le monde
J’ai déposé mon cœur sur ton torse viril
Après bien des hivers, le bonheur, songeait à refleurir
Nous avons voyagé sur une mer étale
Dansé à corps perdus sous une pluie d’étoiles
Partagé des instants qui nous faisaient rêver
Et sur notre radeau nous nous laissions bercer
Mais lors notre radeau faisait des envieux
Il n’y avait de place et pour nous et pour eux
Nous avons accosté, je suis restée au port
Tandis que la froideur enveloppait mon corps
J’ai repris mon chemin, désert, en solitaire
Et j’ai dû réapprendre à me tenir la main
Déçue, fragilisée, mais sans pensées guerrières
Préférant aux torrents le calme des rivières.
Martine Alliot Miranda
17/05/2018