Petite Bohème poétique.
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Petite Bohème poétique.
Sur nos papiers mâchés, usés par les quatrains
Il est bon quelque fois, au détour du chemin
De caler notre pas dans celui d'un Rousseau
Pour quérir la clé, perdue dans nos trousseaux.
Lui, l'humble promeneur dont on sait le talent
A flatter l'horizon d'un regard nonchalant
A traverser le bois, son orée et ses clairs,
Ses jours sans suer et ses nuits sans éclairs.
Croire qu'en des sommets, aux versants, accrochée
La neige va pour nous, déverser sa rosée
Nous nous persuadons qu'uniques sont nos yeux,
Pactisons avec l'eau pour mieux couler vers Dieu.
Devant tant de beauté ma muse déjà , sature
Rageant et médisant quand ma plume au repos
Fait onduler mes vers trop serrés dans le pot
Et réclame l'ailleurs de mon autre nature.
Celle des rimes frottées dans le port d'Amsterdam
Sous la voûte étoilée et mouchées dans le drame
Enfouies dans un terreau fait d'amour et de haines
Ce flot d'humanité qui baise et puis déchaîne
Les rêves inachevés qui s'animent et qui grouillent,
Tous ces maux en sursis répandus aux parterres,
Les fruits mûrs ou pourris d'Eden ou des Enfers,
Le ciel d'une catin où mon être se souille.
Viendra alors l'Ennui et bientôt l'univers
De ma prose engluée par ce poisseux ciment
Guidera ma foulée où chante la rivière
Dans mon trou de verdure au doux balbutiement.*
Anamorphose
* Mes deux derniers vers m'ont été inspirés par Rimbaud, "le dormeur du Val"... Exactement : "C'est un trou de verdure où chante une rivière"
---------------- Je suis un cartésien désabusé : Je pense, donc je suis mais.... je m'en fous La solitude aspire dès lors où nous aspirons à être solitaires