Plume d'or Inscrit le: 19/6/2016 De: Envois: 1918 |
Moyen-âge Sorcellerie,
O mon bon peuple va chasser les sorciers Et les jeteurs de sorts, les nigromanciens Les adorateurs du mal, les initiés Poursuivez-les et lâchez les chiens !
Mes braves paysans, vous avez capturé Ce suppôt de Satan et de sorcellerie Comment as-tu eu ces pouvoirs dénaturés Dans les vieux grimoires, les livres de magie.
Maudit ! As-tu pactisé avec le malin Invoqué le démon, pratiqué rituels Opéré maléfices, fréquenté catins Car tu vas subir la justice criminelle.
Bastonnade, noyade, même pendaison Cela est trop clément pour les faits reprochés Préférons te laisser le choix, avec raison Aimerais-tu être grillé ou embroché ?
Accusé ! Nous ordonnons pour tout jugement Celui de Dieu, l’épreuve nommée Ordalie Tu prends ce fer brûlant et marche lentement Sur neuf pas, hélas pour toi, car tu as failli !
Amenez les fagots, dressez le bûcher Mettez le feu et que brûle ce malfaisant Que les flammes de l’enfer viennent lécher Son corps meurtri et qu’il retourne au néant !
Vers l’An mil,
Vers l’An mil, on a vu poindre à travers, champs Et forêts, campagnes et chemins, les maladies Famines, le pire des maux, en pays Franc La peste noire, nombreux perdirent la vie.
En ces temps obscurs, le mal est partout présent La peur du leu, ce mangeur de femmes et d’enfants Ce loup qui fait frémir d’effroi les paysans Du Gévaudan, les puissants comme les manants !
Le glas funèbre d’une cloche, les sanglots De pauvres gueux, devant le funeste gibet Où le corps démembré, d’un vulgaire maraud Reçoit même mort, moqueries et quolibets.
Le petit peuple croit en Dieu, sauver leurs âmes Du péché, œuvre de Satan, le rend capon Malgré les hérésies et les schismes, d’infâmes Bûchers furent dressés, sans aucun pardon.
Gens de misère, au dur labeur, pour des seigneurs Des serfs aux vilains, ils doivent pour eux, trimer Suer sang et eau, pour le profit des saigneurs Le destin n’était pas gai pour les opprimés !
Vil Maraud,
Tu as été arrêté, emmené par les gens d’armes Mis en geôle, as-tu été molesté ? As-tu subi railleries ? As-tu été questionné ? Tu as eu mauvaise fortune Vil Maraud, vilain, croquant ! Veux-tu trépasser Morbleu ! Tout n’est que vilénie et tromperie Tu offenses la gente Dame, sa majesté le Roy Veux-tu en découdre, subir la loi du Talion Être châtié, bâtonner, violenter et subir châtiment Sur-le-champ, pour avoir voler dans une enseigne Ou échoppe, as-tu la souvenance des noms De tes compagnons et compères, de ces brigands Tout n’est que balivernes, sornettes et diableries Aurais-tu l’outrecuidance de blasphémer ? As-tu transporté ton butin, dans ta carriole, ton charroi A travers la contrée, combien de pieds, de lieues, as-tu parcouru ? Dieu te bénisse ! Le ciel soit loué ! Tu avoues ton forfait Quand l’astre du jour poindra, tu partiras par vaux Tu retourneras à ton labeur, ta corvée, ta besogne Nous t’accordons miséricorde et tu paieras la dîme Tu n’auras point un sou, écu, sesterce, denier, ou pistole Rien ne sortira de ma bourse, tel est mon jugement C’est selon votre bon-vouloir, mon seigneur !
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