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La fée des brumes
Par une profonde nuit sans lune,
Évincée, elle pleure son infortune,
Jupiter chasse le Dieu Saturne,
Le ciel n'a aucune lueur, aucune.
Dans le blême crépuscule et sa voûte sacrée,
On croit voir voler comme une étrange fée,
Sa longue chevelure blonde mêlée
A son voile blanc et ses ailes nacrées.
Sublime déesse, oh ! brume des étangs,
Comme les anges tu flottes dans le vent,
Jusqu'aux aurores, tu erres lentement,
Douce illusion dans le firmament.
Brume, au-dessus de toi il n'y a plus rien,
Notre regard a pris le plus court chemin,
Brume légère, tu rôdes sans fins,
Dans le matin, tombe ta robe de satin.
Puis, t'enlèves le soleil aux doux rayons
En posant un baiser sur ton front
Et mille fleurs pour apaiser tes frissons,
Tu tombes bientôt dans un sommeil profond.
Il ne reste de toi que des perles de rosée,
Ce ne sont que des larmes versées
Pour toi endormie dans l'aube bleutée,
Ton corps inerte dans les bras de Morphée.
Martine