J’ai attendu longtemps mon droit à la retraite
La fin de mon travail fait d’une seule traite.
Les années ont passé, de plus en plus pénibles
Dans des conditions qui étaient inadmissibles.
Quarante-six ans à trimer comme un esclave,
Subissant sans cesse de multiples entraves.
Un homme doit être expert pour endurer
Les pièges cachés, sans se faire censurer.
Il fallait souffrir en pensant à sa famille,
Se taire, se murer sagement dans sa bastille.
En pensant qu’après il y a la liberté,
Ce droit d’un coût, d’une exorbitante cherté.
Il est arrivé enfin le jour du départ
Sanctifié soit ce beau jour et son faire-part.
Après il faut sans musarder tourner la page
Et trouver de diverses activités plus sages.
À moi la redécouverte de la nature
Des belles forêts, et de leurs vertes ramures.
Je vais retrouver mes rivières mélodieuses,
Mes chemins, et leurs douces fraîcheurs si précieuses.
Je vais exister, enfin, avec mes envies,
Profiter pleinement des instants de ma vie.
Chaque printemps, je sèmerais de belles fleurs,
J’illuminerais mon grand jardin de couleurs.
Prendre mon temps chaque matin pour regarder
Se lever le soleil, penser qu’à lézarder
En liberté pour scribouiller quelques bêtises,
Comme ça, gentiment, doucement, à ma guise.
Daniel Lefebvre
24.11.2017
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