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Le chant des profondeurs
Par une nuit au ras des flots,
L'or de la lune comme un falot,
Fait briller parfois mille joyaux,
Féerique parure des déesses des eaux.
Oh ! princesses des mers profondes,
Flotte leur longue chevelure blonde
Durant les nuits de lune ronde,
Lentement elles émergent des ondes.
Coiffées de diadème scintillant,
Pareil à des étoiles au firmament,
Douces promesses aux écailles d'argent,
Marins, prenez garde à leur chant.
Ce chant d'amour perfide vous gagnera,
Leur voix claire doucement vous perdra,
Marins, méfiez-vous du doux appas
La vague de l'océan redoutable noiera.
Navigateurs pleins d'orgueil et d'émoi,
Le dangereux écueil vous guette sournois,
Pour ces sirènes vous n'êtes qu'une proie,
Elles disparaissent quand la lune décroît.
Leur étrange beauté vous désarme,
Ne succombez pas à leurs charmes
Vous irez par le fond sans arme,
Elles ne verseront aucune larme.
Vous prierez le Dieu Neptune à genoux,
Vous qui craignez tellement son courroux,
D'épargner marins et navires devenus fous
Confondant les reflets de la brise qui joue
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