Je suis enferré dans les travers de la drague...et je m'ensable...
Ami de longue date ! Avez-vous une idée
Sur le temps nécessaire à la belle orchidée
Pour porter à nos yeux cet étrange pétale
Qui, toujours, éblouit par sa courbe idéale ?
Comprenez, Mon Ami, qu’au moyen de ce biais
Je vous parle d’un corps qu’aujourd’hui j’épiais !
- Vous voilà qui parlez d’étrange métaphore,
- Sans scrupule, en usant ce canal sémaphore !
- Faut-il donc travestir à ce point son penser
- Pour ainsi s’exprimer sans plus se dépenser ?
- Cherchez donc, en votre âme, un langage pour dame
- Sans lutiner sitôt en grimant votre gamme !
Je vous sens fort instruit en propos dits courtois,
En discours affûtés disant tout sans patois !
J’entends ce jugement qui range flatterie
En défaut si voisin de la goujaterie.
Suivant vos bons conseils, je m’en vais dépêchant
Modifier sans regret la teneur de mon chant !
- Mon Dieu ! Cessez cela, puis venez à mon cours
- Qui pour l’évènement vous sera de secours !
- Allons ! Quand le cœur dit le chemin qu’il faut prendre
- Inutile, Mon Cher, de se vouloir plus tendre !
- Et puis retirez vite un trop visible feutre
- Qui dit votre minois d’un profil pas très neutre !
Fallait-il que j’ignore un dogme aussi précieux
Qui là me surexpose à l’œil des facétieux ?
Mais alors que penser de ce nouveau costume
Que je porte affublé d’une aussi verte plume ?
Dois-je enfin rechercher un plus sobre complet
Pour paraître à ses yeux en un port moins simplet ?
- Vous devriez savoir méchants et malfaisants
- Tous ces gens qu’on croit bons, mais bien trop complaisants.
- Car leur seul grand salut c’est de plaider affaires
- Pour avoir bien trop dit des piteux commentaires.
- Croyez-moi, sans douter, pour charmer la donzelle
- Il vous faut l’honorer en simple demoiselle.