Dites-moi, Cher Ami ! Qu’en est-il de vos dons ?
Avez-vous, par ce biais, pu calmer vos dindons ?
Je ne puis, de cœur franc, plus avant me cacher
Mais ne veux, pour autant, de ce coup vous fâcher.
Est-il enseignement qui se puisse comprendre
Dès qu’à son parler prompt on se prête à l’entendre ?
- De quel art dites-vous, en ce précieux paraître,
- Ce qui m’est, pour l’instant, impossible à connaître.
- Voulez-vous me parler de ces cœurs corrompus
- Que j’ai du délaisser et que je n’aime plus,
- Les trouvant débitant de si sottes charades
- Que de simples acteurs en ont fait leurs tirades.
Avez-vous éprouvé dans ce jeu quelque honte
Que vous puissiez nous dire en un tout petit conte.
Je vous sais très fervent pour capitaliser
De tels évènements sans vous scandaliser.
Mon Ami, dites nous le secret de votre âme
Sans que ce droit aveu ne vous paraisse infâme.
- Par ce sévère avis je me trouve aux arrêts
- Et ma tête et mon cœur n’y sont pas, du tout, prêts.
- Cependant je veux bien, par ces mots, vous instruire
- D’une affaire commune encline à vous séduire.
- Vous pourrez, de ce fait, reconnaître en mon cœur
- Un rhéteur de grand jour hostile à la rancœur.
Dites bien à vos gens qui siègent en roture
Que le peuple a pour droit de servir en nature
Et qu’en rien la Noblesse et même le Clergé
Ne doivent adouber un valet hébergé.
Notre Cour a pour mœurs d’avoir quelques largesses
Qui valent tout autant que de bonnes caresses.
- De ce coup me voici fortement renseigné
- Sur vos tristes penchants et j’en suis dépeigné.
- On m’a dit en couloir qu’une saine révolte
- Se trame, ayant pour cause une piètre récolte.
- Saurez-vous contenir pareils emportements
- De gens trop étranglés par vos comportements.
La Bastille est ouverte et se veut accueillante
Pour tout être rebelle y compris avec rente
Subside que lui verse un Roi fort généreux.
- Vous tentez, Policier, de me rendre peureux ;
- Or je n’ai point encor vendu mon âme au diable
- Et vois votre amitié d'un rapport si peu fiable.