Bel ami, j'aime vos mots passant...
« Bel Ami » sans espoir ! Vos « mots passant » sur l’onde
Déchirent quelques cœurs, faisant pleurer le monde.
Venez, donc, vous chauffer au plus près de mon âtre
Que je veux, pour vous seul, transformer en théâtre.
Mes personnages sont des figures connues
Qui sont prêtes, sans doute, à vous porter aux nues,
Sans vous déshabiller mais pour tailler bavette
Avec vos meilleurs pairs au soin de ma buvette.
Au devant de la scène un maître dit Molière
Est prêt à vous jouer « malade imaginaire »
Que vous n’eûtes jamais fréquenté d’aussi près,
Alors qu’en ce moment vous visez le cyprès.
Ne vous méprenez plus en lisant tous mes vers !
Des mots fort chaleureux, sans voguer de travers,
Vous disent de mon for les formes les plus belles
Que vos yeux aveuglés trouvent par trop rebelles.
Le plus fort des têtus qui se veut fort sagace
Est un être engagé qui sait, quand il agace,
Que son entêtement a pour but la vertu
Et non point le faux pas que l’on fait en tutu.
Lorsque pour la posture on me voit en col vert
C’est qu’à votre regard je me veux découvert
En humble troubadour s’appliquant à la rime
Ne cherchant surtout pas de jouer dans la frime.
Pourquoi donc ces relents d’une aigreur maladive
Qui me dit tout pervers sans humeur attractive
Alors que depuis peu je trouve en l’accalmie
Un remède adapté, sans valeur ennemie ?
Passons pour cet excès de fièvre passagère
Que je m’en vais traiter d’une âme ménagère
Avec cette potion ayant bien infusé
Pour qu’elle soit utile en sérum transfusé !
Occire un être humain m’est hélas impossible
Car j’ai le cœur fragile et ma foi trop sensible.
Ne me faîtes, donc, plus cette supplication
Tant cela me propulse en terne implication.