L’enfance, on ne peut supprimer,
Elle nous attend, dans la corbeille,
D’un mot, on peut la ranimer,
Et la tirer d’un long sommeil.
Un poulailler et des clapiers,
Des poussins, des petits lapins,
Un merveilleux abricotier,
Qui est la gloire du jardin.
Et au plus fort du mois d’août,
Au fond du puits on descendait
Le beurre salé, et non pas doux,
Qu’avec un treuil on remontait.
À la cave je m’aventurais :
Un tonneau de quarante-sept,
Connu comme ‘le vin du siècle’,
Goutte à goutte, il se distillait,
Pour les grands, c’était petit lait !
Avec ma petite voisine,
Nous goûtâmes au millésime,
Refermant bien le robinet.
Mon père l’apprend, est furibond,
Car ce vin blanc, il vaut de l’or,
Aujourd’hui, je l’entends encor :
« Mon Layon, l’as-tu trouvé bon ? »
Dumnac