Décorum
Il est des moments , des secondes où les notes ne montent plus au ciel
Les rues sont jonchées de cris incessants , de larmes , de douilles brûlantes et d'âmes spectrales
Les rotors des hélicoptères crachent leurs fumées souillant l'aube miel
Et les femmes , les enfants , les soldats survivent a ce dernier acte théâtrale
La guerre pour ces gosses est un jeu , ils naissent avec une kalachnikov
Leurs vies est une partie d'échecs où mourir a douze ans n'est qu'une apostrophe
Et les notes toujours hurlent pour rejoindre le bleu azuréen
Et au loin la mer bleue est un aquarium de requins
L'écume blanche sur la plage n'ose plus aimer le sable fin
Les femmes , les enfants , les pères , les mères crèvent de faim
Dans la rue les corps des gosses sont le sinistre tableau de ce décorum
Et tombent les enfants soldats , et tombent , tombent , tombent les soldats et les hommes
Mais les notes ne montent plus au ciel , les cris restent sur terre
La nuit est une plaie ouverte et ces mains tentent en vain d'en boucher l'artère
Et l'aurore n'est plus qu'une baie saignante où le faucon les ailes arrachées rêve , qu'il s’élève
Et les anges , les anges eux apeurés se cachent derrière les murs criblés de balles et crêvent
Mais l'appel de Roméo ne suffira pas Juliette n'entendra pas sa voix
Sur terre les anges de cinq ans effrayés se terre cherchant dans cet enfer une voie
La rue est une gorge asséchée et meurtrie , aphones sont les chants des colibris
Et les anges de sept ans se cachent derrière les épaves de voitures , leurs seuls abris
La ville est un monstre aride et sec et son visage est une putride goule
Les anges de neuf ans pleurent sur le cadavre de leur pères et le sang coule
Les rues elles s’abreuvent comme des sangsues des corps des mourants sur le sol
Et les anges de onze ans sous la table ferment les yeux , comme des iris qu'on consolent
Plus loin les murs sont les derniers remparts
On tire et on cavale de toutes parts
On entends les cris s'élever au firmament
Au sol une enfant voit mourir sa maman
Ici on meurt pour quelques grains de riz
Ici la vie n'a plus de valeurs ni aucuns prix
Ici les chants des anges meurent
Ici les anges pleurent
Seuls sans aucuns Angélus
Laissant narquois les derniers cumulus
Où s'entretuent les derniers fauves
Derrière des nuages parfois mauve
Où s'entretuent des fous a moitié rois
Laissant des peuples implorant la croix
Où meurent des éthnies qu'on broient
Seuls les morts ont vus la fin de la guerre
Platon
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la nostalgie est un bouquet de fleurs enfoui au fond de votre coeur ,
qui vous embaume quand remontent les souvenirs du bonheur ,
yohann