Inspiré par Oscar Wilde

Le triste portrait de Dorian Gray
Dans ma vie privée vient me tenter
Que lui-ai je fait pour qu'il me poursuive
Conscience, remords, telle une gifle poussive .

J'étais preste et leste dans ma belle veste
Lorsque, dans mon royaume je pénétrais
Pour m'adresser à mes jeunes énervés,
Dans la classe où j'étais appelé à régner.

Portrait élégant d'un jeune homme croyant
Qu'il allait vivre vraiment cent printemps,
Inciter ses enfants à apprendre intensément
Le peu de science que j'avais acquise en rêvant
De la beauté que m'avaient confiée mes parents.

Portrait vrai et encourageant
D'une longue vie jouissant
Je m'aperçois à présent
Que mon portrait pleure,
L'air perplexe et moqueur.

J'ai le visage d'un tueur
Car souvent j'ai manqué de cœur ;
Ma petite cour s'est dissipée
Dans le flot de la vie bigarrée,
Perdue dans l'immensité d'un monde affreux
Que jamais je n'ai pu animer quelque peu.

Dorian Gray s'est envolé d'un jet
Portant sous le bras mon portrait
Pour le réduire en maigres cendres
Dans la lave éclatante et incandescente.
Grâce puis décadence, ainsi finit la romance
De Dorian Gray qui se croyait archange.
réflexion

Merci, Brirob, d'avoir partagé avec nous cette réflexion.
Je viens de lire le résumé du "Portrait de Dorian Gray". Je l'ai sur mes étagères et curieusement je ne suis jamais passé à la lecture.Pourquoi?
En revanche, j'ai lu, autour de mes années de Première "La peau de chagrin" de Balzac, qui aurait inspiré Wilde.
Le thème central en est le conflit entre désir et longévité. La peau de chagrin magique représente la force vitale de son propriétaire, et se racornit à chaque satisfaction de son désir d'autant plus s'il vise à l'accroissement de puissance. Faisant fi de la mise en garde de l'antiquaire qui lui offre cette peau, le héros s'entoure de richesses pour se retrouver misérable et décrépit à la fin du roman.
On n'a pas d'autre choix que le désir si l'on veut vivre, et je me dis que c'est une chance de pouvoir vieillir, même si l'on ne peut être et avoir été exactement ce que l'on aurait voulu être. Et jamais je ne tuerais cette romance, qui reste le bonheur de ma vie, moi qui ne fus pas un dandy.
Mon amitié
Dumnac

Amie

Merci pour votre aide et votre encouragement. Ce thème m'a toujours encouragé dans mon enseignement.
Mes inspecteurs n'ont jamais compris que le monde évoluait et qu'il fallait s'adapter: résultat cette année: 68 postes de germanistes ne sont pas pourvus en France ! HONTEUX

A bientôt, sans doute

Brirob