Parler moins d'argent, content....
Madame, mon épouse, avez-vous pris tantôt
Le pouls de votre fille encline au mariage ?
J’avais conçu le fait, en y pensant très tôt,
Voulant, pour son bonheur, trouver bel amarrage.
-Que pensâtes-vous donc quand vous y réfléchîtes
-Qui me soit supportable et surtout charitable.
-Un penchant trop rapiat dépourvus de mérites
-Ne saurait me seoir, me rendrait irritable.
A tout bien avouer je veux bien vous entendre !
Un célèbre Avoué a suffi pour mon choix,
Car fervent de l’Étude il sait fort bien s’y prendre
Pour écus épargner, à m’en laisser sans voix.
-Je craignais, mon Ami, pareil emportement,
-Connaissant votre élan pour soigner votre bourse.
-L’hymen est autre affaire encline au sentiment
-Plutôt que vers la banque aménager sa course.
Je vous sens prête à tout et pour ce je m’apprête
A viser vos raisons pour parler sans ambages.
Dites moi sur le champ, que rien ne vous arrête,
Savez-vous, promptement, ce qui fait les ménages ?
-Je le sais, sûrement, car par vous fort instruite,
-Me disant, chaque jour, où s’en va votre argent.
-Mais au fait, savez-vous le potin qui s’ébruite ?
-Hé bien le voilà donc : on vous dit rat Régent !
Que nenni gaspilleuse ! Avez-vous pour agent
Un Banquier fort honnête et surtout fort altruiste
Qui sait vous conseiller pour placer votre argent
Afin que vous soyez bien plus que fabuliste ?
-Votre fille a choisi pour parti marital :
-Un vaillant jardinier qui s’entend en culture
-Qui, de légume ou fleur, a fait son capital
-Lui promettant, sans fard, une heureuse nature.
Cessez là ce discours qui me donne le feu
Me fait perdre le Nord et paraît faribole !
Déconseillez la fille et son sot boutefeu
Qui la séduit ainsi de vaine parabole !
-Vous m’obliger, Monsieur, par votre entêtement
-A me déménager dans la chambre voisine.
-Vous, seul en votre coin, pourrez donc instamment
-Réfléchir aux méfaits des penchants de lésine.