C'est avec un cœur douloureusement peiné
Que j'ai traîné toutes ces longues années
Comme un bœuf attelé
Tirant la lourde charrue
Pour que les autres
Puissent labourer
Semer et récolter
Le fruit de sa sueur
Le fruit de son labeur
Le fruit de ses douleurs
Sans se soucier de ses malheurs!
C'est avec un cœur douloureusement endolori
Que j'ai traîné toutes ces longues années
Tel un forçat meurtri
Tirant son lourd boulet
Accablé par les travaux forcés
Je ne peux plus supporter
D'être horriblement exploité
Sans remords, sans impunité
Sans clémence, sans pitié
J'ai tellement endossé
J'ai tellement encaissé
J'ai été tellement terrassé
Je suis blessé
J'en ai assez!
C'est avec un cœur douloureusement aigri
Que j'ai traîné toutes ces longues années
Le dos courbé
L'échine pliée
La bouche muselée
Sans jamais protester
Sans jamais me révolter
De longues années d'exploitation
De longues années de dénuement
De longues années de privation
De longues années de frustration
De longues années de répression
De longues années de soumission
Jusqu'à quand ?
J'ai peiné tout les temps
De l'aurore au couchant
Toujours trimant
Toujours suant
Pour remplir la tirelire du patron
Ce patron cruel et omnipotent
Je lui ai donné ma chair et mon sang
Ma sève, mon pouvoir de production
Sans rébellion, sans sédition
Avec obéissance et abnégation
Il n'a jamais pris en considération
Ma loyauté et mon dévouement
Ma probité et mon consentement
Ma fidélité et mon attachement
Ma dévotion et la sueur de mon front
Il ne pensait qu'à laper mon sang
Toujours glouton
Toujours gourmand!
Et maintenant
N'ayant plus la force d'antan
Incapable de produire comme avant
Me voilà victime de licenciement
Mise à pied, révocation
Le patron me jette dehors
Avec un coup de pied au derrière
Sans indemnité, sans remboursement
Sans allocation, sans dédommagement
Sans retraite, sans prime, sans argent
Même pas un mot de remerciement
Merci, patron !
..............................................
Agadir, le 18 / 6 / 2017

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
...............................................................................................
Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Bonjour Mustafa,

Je viens de lire dans ce touchant poème la nouvelle de ton licenciement.
je suis bien désolée de ce qui t'arrive après toutes ces années
de labeur et de fidélité. Courage, dis toi que tu n'as pas démérité.

Toutes mes amitiés

Bisous

Linette

Toutes ces années de dur labeur pour finir comme ça, c'est absolument révoltant, aucune considération, on te jette, tel un kleenex...........moi aussi, j'ai été jetée de cette façon, on en sort pas indemne, courage, demain est un autre jour, on s'en remet, crois-moi.......................

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il y en a tellement qui subissent le même sort, bien triste partage
merci Mostafa pour ce touchant poème
bonne chance
Denise

Et oui l'esclavage encore maintenant , de nos jours et avec le sourire souvent

Magnifique écrit ,merci Mostafa , toujours pour moi un plaisir de lire sur vos pages

Amitiés et douce soirée chez vous

Bonsoir Mostafa,

Très touchante poésie !
Bon courage !



Douce soirée !
Mes amitiés
Sybilla

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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rêve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

Bonsoir Mostafa, triste partage poétique, la valeur du travail n'est plus

Amitiés

Très touchant!

Qu'ALLAH tout PUISSANT te vienne en aide.

Courage !!!!!

Linette MICKAELLE Denise12 Merdesiles Sybilla EvilFranck Amira

Je suis très touché par vos commentaires réconfortants et compatissants. Je voudrais seulement vous dire que ce texte n'est nullement autobiographique. Je ne suis pas victime de licenciement. Je suis enseignant et ma carrière professionnelle se déroule à merveille. Avec ce poème, j'ai voulu dénoncer ces monstres de patrons qui mettent à la porte leurs ouvriers après des années de labeur et de loyauté . J'ai choisi la première personne du singulier pour me mettre dans la peau du personnage et exprimer fidèlement ses ressentis et ses sentiments . D'après vos commentaires, je pense que le but est atteint .
Merci encore, chères amies et chers amis !

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

c'est arrivé à une amie dernièrement, des moments pas faciles et qui demandent du courage


amicalement


yann

Merci moetefa d'avoir dénoncé ces bourreaux , il y en a beaucoup et partout dans le monde des ma première lecture de votre joli poeme , j'ai su que ce n’était pas vous la victime mais le poète joue le rôle par ses émotions
merci du partage
mes amitiés ziriab

Un beau poème sur l'exploitation du travail des autres !

Il faut toujours lutter pour davantage de justice, partout, toujours !

Céline

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Un témoignage réaliste et émouvant . Le licenciement est un terrible drame de la vie certain vont même jusqu'au suicide ! Merci pour ce touchant partage qui dénonce avec humanité l'exploitation de l'être humain

Amitié
Luz

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Les gens vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir... Et meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu.
Le DalaÏ Lama

Nul ne peut atteindre l'aube sans passer par le chemin de la nuit… Khalil Gibran

Sachant que vous êtes enseignant je n'ai pas été dupe de la construction...
Je me demande si le "tu" (de fraternité) n'aurais pas été plus approprié...
malgré tout c'est un poème admirable...


Amicalement... NL***

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La Poésie ça sert à faire du bien...
ça dénoue le négatif...
et ça devrait être remboursé par la sécurité sociale...

Hélas nous arrivons à un âge qui devient variable d'ajustement dans le monde du travail , les patrons sans morales savent presser le citron.

Jean-Pierre

islander Ziriab Celineb Luzdelsol NoireLune Coburit

Je vous remercie toutes et tous pour la lecture et les beux commentaires!
Amitiés sincères !

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Hélas, dans ces usines, on confond souvent l'ouvrier et sa machine.
On croit que son cœur est métallique, qu'on peut le fondre sans dommage, qu'on peut le démanteler, qu'il pourra toujours servir ailleurs, juste une pièce jetable.

Dur constat ! le manque de reconnaissance ; se battre pour survivre.
Un texte écrit avec tes tripes

Amitiés en bises cher Mostapha

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EvE-LyNe

Gouelan
Eve- Lyne

Merci infiniment pour la lecture et le commentaire!
Amitiés sincères !

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!