Au film de la vie...
Sur la place du village, Ã l'ombre des platanes
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Aujourd’hui comme hier, j’ai marché jusqu’au banc,
Claudiquant pour venir admirer son visage.
Son minois buriné par des plis de son âge
Me sourit, chaque jour, sous son beau casque blanc.
Sans jamais nous parler, ni rire au demeurant,
Nous causons d’un regard qui se veut toujours sage.
Seuls les yeux sont diserts pour écrire une page
D’un passé de labeur où l’on s’use en œuvrant.
En ce jour éclairé je vois poindre une larme
Qui coule lentement et lui donne du charme.
Un cliché fulgurant est venu la troubler.
Son Amour disparu lui fait porter le deuil,
Je dois donc, à l’instant, sans la faire trembler
Lui sourire à mon tour, sans quitter mon fauteuil.