Hélas ! Le temps m’est ennuyeux
Quand vous, mes chers, semblez joyeux !
*Pourquoi mon cœur bat-il si vite ?
Il voudrait tant paraître au mieux
Et rire aussi les jours pluvieux !
*Qu'ai-je donc en moi qui s'agite ?
Je sens vos cœurs vibrer de liesse
Quand je ne vis que de faiblesse
*Dont je me sens épouvanté !
Mais qu’ai-je, donc, qui me secoue ?
Serait-ce un coup où je déjoue ?
*Ne frappe-t-on pas à ma porte ?
*Pourquoi ma lampe à demi morte
Fait-elle autant d’ombres chinoises
Qui me font peur, me cherchant noises ?
Votre ferveur, par son entrain,
Pourquoi soudain, dans ce refrain
*M'éblouit-elle de clarté ?
Tout simplement grâce à l'envie
Qui vient des cieux donnant la vie !
*Dieu tout puissant ! Mon corps frissonne.
Mais qu’en est-il de ce secours
Se prétendant dernier recours ?
*Qui vient ? Qui m'appelle ? - Personne.
Ô sot mirage au teint de l’heur
Qui se voulait plein de chaleur :
*Je suis seul ; c'est l'heure qui sonne ;
Mon œil éteint ne voit plus loin
Car il se perd, seul dans son coin.
*Ô solitude ! Ô pauvreté !