Plume d'or Inscrit le: 19/6/2016 De: Envois: 1923 |
Si vous n'aimez pas les mots ne lisez pas ! Les mots,
J’aime les triturer, à l’endroit, à l’envers Entre mes mains, ils sont de petits instruments Avec eux, je façonne, je polis des vers Vers de terre et d’éther, que j’écris goulûment.
Je suis friand et avide, de traits d’esprit Savourant à la fois, l’humour et l’ironie Un bon mot, bien placé, j’en suis tout surpris Un mot vulgaire, je le voue aux gémonies.
Les mots, il faut les manger doucement, sans bruit Ils doivent glisser le long de votre œsophage Et arriver dans l’estomac, un goût de fruit Vous devez ressentir, l’oubli des Lotophages !
Les mots,
Les mots descendent les marches à pas feutrés En rang serré, ils se dirigent vers l’écrit Quelques uns, gaiement, se mettent à folâtrer Sur le papier, en poussant de joyeux cris.
Le poète surpris, par un tel vacarme S’énerve et interpelle les capricieux De l’ordre Messieurs ! Ayez peur du gendarme Que je suis, je n’aime pas les séditieux !
Je veux de vous, sérieux et surtout grandeur Seuls les plus beaux, seront choisis pour ce poème Prenez vous par la main, j’aime votre candeur Allez ! Vous, mes tendres mots, enfants de bohème !
J’écris,
Ce n’est pas pour plaire ou déplaire, que j’écris Il m’est plus aisé de dire ces mots, ces cris Par l’écrit ! Nulle envie de raconter ma vie La poésie, c’est le chemin que j’ai suivi !
Qu’un vent de tempête ou un soleil radieux Assombrit, éclaircit, mon esprit audacieux Je suis auteur et acteur, mais pas malandrin Qui prend sa plume, pour ces alexandrins !
Exprimer par des mots choisis, bien pensés De grands, beaux sentiments et de belles pensées C’est cela, mon dessein, mon plus profond désir Que mes vers ouvrent votre cœur, de doux plaisirs !
Le rimeur,
Il est mort le poète ! Il est mort le rimeur Un soir d’avoir écrit, un soir d’avoir décrit Les maux de ces mots, il était escrimeur De vers, de jolis cris dans son manuscrit.
Sa vie était rime, quelquefois masculine Pauvre, suffisante, mais le plus souvent riche La plupart du temps, en compagnie féminine Car il savait la conjuguer en acrostiche.
Croisées et alternées, brisées ou embrassées Il aimait les femmes, ces amours tripartites Tout était épique et lyrique, embarrassé Pour un mauvais sonnet, il mourut d’une cuite !
Manier les maux,
Toujours écrire, comme si c’était la fin Il me faut noircir la page, de jolis mots De bons mots, de gentils mots, des mots au parfum Subtil, sans forcer sur la pointe du stylo.
Si je prends d’un coup, soudain, trop de liberté Dans le contenu du texte, je dois brider Mes propos et calmer mes envies de clarté Il n’est pas bon goût, d’avoir l’esprit débridé.
Laisser libre cours, pour rédiger un pamphlet Au ton polémique, violent, agressif L’art de l’écrit, sans essuyer un camouflet C’est manier les maux, rester inoffensif !
Rendez-moi mes idées, vous mettez en danger Mon identité ! Vous ne pouvez changer Ce que je suis, jamais, je ne serai esclave Je briserai mes chaînes, je vis sans entraves !
Vous avez peur et vous craignez la vérité J’ai pour arme l’alphabet et pour bouclier Du papier, je n’ai jamais démérité Ou même cédé devant vos lois publiées.
Mon combat, Je suis un combattant, un guerrier des mots J’ai pour ultime dessein de vaincre les maux Livrant combat, je suis un homo textuel Ma plume est mon épée, mon glaive manuel.
J’écris des vérités, dénonce les folies Je fais mal, là où je peux, la mélancolie Remplit le cœur des impies, je sens leur détresse A eux, tristesse et grand stress, à moi l’allégresse !
L’arme est non létale, mais quelquefois fatale Le résultat a un impact sociétal Il marque les esprits, des grands et des petits Le texte est plus fort que la balle d’un fusil !
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