Quand l'orage encourage ...
Un vent fort conquérant sous la tuile se glisse
Faisant siffler le toit d’une plainte qui crisse
Alors que les bisets résistent au tourment.
Un piéton dépassé s’accroche à son pébroque
Mais s’avance toujours sans que l’air ne le bloque
Tant il est résolu grâce à son parement.
De longs éclairs fendus sillonnent l’atmosphère
Quand le bruit du tonnerre animant notre sphère
Incite les peureux à quitter le parvis.
Le soleil est parti, lui aussi, car l’orage
Menaçant de son trouble un si calme parage
Supplanta de ce Roi les rais, sans préavis.
Je sens bien, maintenant, que le monde s’énerve
Que l’enfant sans abri se cherche une réserve
Et qu’il veut au préau retrouver ses copains.
A l’instant rien ne va mais tout ici s’enflamme
Sous l’effet d’un Divin qui sévit et proclame
Que le temps du déluge est un temps de pépins.
Il me faut résister, sans soupir pour coutume,
Et tenir, malgré tout, dans mon simple costume
Afin qu’au soir venu je reprenne transport.
Longueur de temps finit par servir la personne
Qui sait se réfugier quand la Nature sonne
Empêchant ses projets d’arriver à bon port.
De longs chants fort pointus amusent mon attente
M’enjoignent, de concert, à rester sous ma tente
Partageant avec Dame un coin de paradis.
Le destin généreux me l’offrit pour compagne
Quand le temps fit sombrer la joyeuse campagne :
Je lui dis que l’endroit se donnait sans radis.
Que le temps surprenant peut conduire à l’extase
Quand il suffit à l’homme un maintien de Pégase
Pour enlever de terre une dame en émoi.
Je ne saurai jamais de Thor et sa puissance
Remercier les beaux cieux pour cette jouissance.
Ce ne fut qu’un instant, mais tout demeure en moi.