Sous un coin de mon lit hier au soir j’ai caché quelques parties de moi, je peux vous l’avouer. C’est dans un meuble en bois que j’ai depuis longtemps que j’ai caché, ma collection de « moi »

Le « moi » qui aime rire sur le malheur des autres et le « moi » qui est triste quand un autre l’est aussi.

Le « moi » qui sait pleurer sur l’épaule d’un ami et le « moi » qui l’attend afin de s’épancher.

Je les garde secrets ces « moi » qui font le « je » au fond du meuble en bois sous le lit de ma chambre.

Le « moi » qui sait attendre, le « moi » qui s’impatiente.

Le « moi » tout excité, le « moi » que le noir hante.

Le « moi » faut-il le dire, de vers bien envolés, le « moi » triste et fragile aux syllabes allégées.

Aucun être en ce monde n’a la combinaison de ce meuble tout en bois dans ma chambre poussiéreuse.

Il y est caché aussi le « moi » intimidé et le « moi » sûr de lui…même s’il s’est trompé.

Le « moi » fou et galant, amoureux de cent vices et le « moi » monotone, monochrome et sans rire.

Le « moi » extraverti, le « moi » introverti.

Le « moi » qui sait aimer la rose qui vient d’éclore, le « moi » qui peut en haïr les épines de son corps.

Quelques fois j’oublie où est la clé de ce coffre en bois et je dois demander au « moi » qui se souvient. Mais le « moi » qui oublie, peut être plus malin, lui fait tout oublier.

Le « moi » qui tremble seul de froid et de tristesse, le « moi » qui sue l’été sous la passion, la liesse.

Le « moi » qui sait que perdre parfois est salutaire, le « moi » qui a la gagne jusqu’au bout de son nez.

Le « moi », celui là perdu du, je t’aime mon amour. Le « moi » du, moi tu sais, je suis comme ça désolé.

Ces « moi » ne savent pas du moins n’entrevoient pas l’émoi qu’ils mettent en moi en y jouant les rois.

Le « moi » qui sait attirer les bisous dans le cou, le « moi » derrière la porte, caché, attendant tout.

Le « moi » père de famille, le « moi » père de famille.

Le « moi » qui aime écrire à la bougie allumée. Le « moi » qui quelques fois compose sur un pc.

Le meuble ne ferme plus il m’en faut vite un autre pour le « moi » enchanté ou le « moi » attristé, le « moi » sobre et le « moi » ivre et gai.

Le « moi » lourd fatigué d’une longue journée, le « moi » tout enjoué les soirs de bels étés. Le « moi » terne et aigri sans aucune raison, le « moi » tout enjoué sans nulle bonne raison.

Le « moi » neuf, le « moi » vieux, le « moi » beau, le « moi » laid. Le « moi » qui vient ce soir de nouveau vous parler, ce « moi » qui hier encore n’osait pas y penser.


Stéphane CHENEVAS-PAULE
01 octobre 2009 - 25 avril 2017

Toute vos différents visages sur vos mots
une manière originale de dire toutes nos facettes humaines et nos défauts
bravo pour le style
amitiés
Yohann

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la nostalgie est un bouquet de fleurs enfoui au fond de votre coeur ,
qui vous embaume quand remontent les souvenirs du bonheur ,
yohann

Assurément les moi sont multiple, mais est-ce toujours le même ?
Richards.

Bonsoir Esteban,

Le moi sous toutes ses formes bien décrit !



Belle soirée !
Mes amitiés
Sybilla

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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rêve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)