Confidences
Je n’aurais jamais cru un jour pouvoir t’aimer
Alors que tout enfant nous n’étions pas amis
Ce qui nous rapprocha était même quartier
Quand la cité voisine était notre ennemie.
Moi, j’arrivais du Tarn, j’étais un étranger
Toi, tu vivais ici sur un terrain conquis
Pourtant on s’est connu et enfin accepté
Nos différents se sont de ce fait adoucis.
Toi tu avais dix ans et moi j’en avais douze
Nous n’étions pas encore dans des jeux interdits
Mais je voyais déjà des formes sous ta blouse
Qui de mon attention réveillaient l’ahuri.
Nos jeux se sont alors rapprochés du docteur
Qui restant ignorants formaient la connaissance
De ce que les plus grands appellent le bonheur
Avant qu’ils ne deviennent éléments de jouissance.
Nous, nous sommes unis quelques années plus tard
Tout en ne sachant pas pour le meilleur ou pire
Mais soixante ans après, ce ne fut pas hasard
Que nous soyons toujours à bâtir notre empire.
Avons-nous réussi ce qui au fil des jours
S’érigea ce destin sur des franges d’amour
Sans que ce cru ne soit celui du meilleur vin
L’eau fraiche en a été la base, c’est certain.
Chibani