coucou ma plumette chérie... bienvenue...
on lis la moitié de ton poeme que j'adore... alors amis oasiens, je vous le retranscrit il est si beau :
LES NOMS
Le calme se fait
Chaque corps se tait
Les regards soudain figés
Et dans le silence des enfants statufiés
Un sifflement monte, ténu puis strident
Un sifflement brûlant
Tout proche, il faut sortir
Dans le calme, sans courir
Ne pas égarer les noms
La sirène retentit dans le noir
Ne pas perdre les noms
La sirène hurle mais trop tard
Au dessus de nos têtes une plaie
Rougeoyante déchire un voile épais
Le ciel est violacé
Il faut fuir avant d’être léché
Par les crépitements
Qui dévorent les bâtiments
Enfants et adultes, il faut courir
Sous les salves, vite il faut fuir
Ne pas égarer les noms
Autour de nous tout est noir
Ne pas perdre les noms
Autour de nous c’est trop tard
Le ciel étend ses ailes de jais
Son œil monstrueux brûle comme s’il savait
Qu’à ma gauche la grille est fermée
Derrière moi souffles saccadés
Les enfants et leurs piétinements
Sous le regard indifférent
Des murs gris de ciment
Plus loin il faut courir
Personne ne veut mourir
Ne pas égarer les noms
Je serre le registre noir
Ne pas perdre les noms
Il n’est peut-être pas trop tard
La rue est déserte tout est laid
Dans l’ombre une maison apparaît
Elle semble abandonnée
Mais il me faut absolument entrer
J’escalade sa façade péniblement
Vers cette fenêtre béant
Comme une bouche sans sourire
Sur un visage en train de pourrir
Ne pas égarer le noms
LÃ -haut tout est noir
Ne pas perdre les noms
Arriverai-je trop tard
Je me hisse au sommet
Enjambe un genre d’étai
Me glisse dans la noirceur murée
Emplie jusqu’à la gueule de maïs ou de blé
Tels des sables mouvants
Je m’enfonce doucement
Rien pour me soutenir
Mon dieu, je crois que je vais mourir
Ne pas égarer les noms
Dedans tout est si noir
Ne pas perdre les noms
Ne pas les laisser choir
Péniblement j’avance une jambe après
L’autre contre cette masse qu’on croirait
Vivante tant elle cherche à me happer
La fenêtre semble s’être éloignée
Tout est si lent
Chaque pas chaque mouvement
Jamais ne va finir
Je veux je dois tenir
Ne pas égarer les noms
Le ciel est toujours noir
Ne pas perdre les noms
Il faut faire son devoir
Dehors enfin ! l’air frais
Un hangar laisse filtrer un trait
De lumière orangée
Par ses claies obstruées
Vers lui se dirigent les enfants
Guidés par des chants
Derrière eux je me mets à courir
Je crois entendre des rires
Ne pas égarer les noms
Une lueur sourd dans le noir
Ne pas perdre les noms
Il n’y a pas de hasard
Entre, on t’attendait
L’atmosphère est gaie
Et dans un vieux bidon d’acier
Le feu brûle apprivoisé
Tandis qu’autour un peu dément
Le sage danse en chantant
Il n’y a plus à fuir
Derrière nous est le pire
J’ai conservé les noms
Dans leur registre noir
J’ai rapporté les noms
Ils sont avec moi ce soir
Erualena
----------------
ptitBrune