Gravir les flancs...
Vêtus de nos seules fièvres d'espérance
Sur les chemins montants nous grimpons
Nous traînons nos pas sur les épines des ronces
En la corde des idéaux nous nous attelons
Aller loin harpant les brouillards
Avec les lances du vent enchanteur
Déchirer les murs des silences
Ôter à chaque vallée l’ombre planant sur la ferveur
Ce manteau couvrant les prairies de jouvence
Aller encore loin briser les parois des gorges sombres
Détroit où se ferment les lèvres sur la résonance
De tous ces appels et cris
Etouffés dans les cœurs en turbulence
Gravir les façades aux brumes
Dans nos mains les épines plantées
Ruisselant notre sang colorera les dunes
Ecueils pour les âmes du noir rescapées
Sur les flancs de la montagne ridée
Coulent nos larmes de sobriété
Dans les ruisseaux s'ouvrent les vannes
Des sources des liqueurs sacrées
Autour de la fontaine la tristesse dépose ses armes
S’enivre perd ses facultés
Sur les sommets l’âme cueille un sésame
Laissé par la colombe dans son nid
Cette plume offerte comme arme
Ouvre les portes de la paix
L'esprit retrouve le calme
Du ciel tombent des pluies de mélodie
Sur le sommet le vent caresse acclame
La danse des roches aux rêves fleuries
Dans le ciel flamboie une flamme
Dans l'amas des nuages gris
Cendres des maux que crament
La foudre de l'amour qui dans la conscience survit
Autour du pic de la montagne
Un sourire d'innocence d'enfant plane
Au pays du rêve cocagne
La poésie fend les guerres et leurs armes
rivedusoleil
17/2/2017
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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