LA PSYCHANALYSE DU FOU (2017)
Ce matin je vais bien… J'ai de jolies pensées,
Faites d'Alexandrins, structurés et censés.
J’ai pris mon traitement, tous les médicaments,
Et là pour le moment… J’avance calmement.
Je vais nonchalamment, j’apprécie ces instants.
Je ris, discrètement... Je vois des éléphants.
Je flotte dans la rue, la pluie coule en ruisseau.
Tiens! Elle a disparue, l’égout salit les eaux.
Je fais, c’est aujourd’hui, ma première analyse.
Sur la bouton j’appuie… la porte est un peu grise...
- Bonjour, Monsieur LEPSY… Il est un peu rigide…
- Je viens pour l’auto-psy… les mouchoirs sont humides.
Là , je vois un grand lit… Il veut que je m’allonge…
Lui, déjà s’assouplit… Pourquoi pas, pour un songe.
- De quoi voulez-vous bien, que je me traumatise?
- Mêmes des petits riens, valent qu'on s'éternise?
- Ah ! Oui ! Si ! J’ai trouvé. Allez ! C’est parti, j’ose :
- Cela vient du passé, c’est vraiment pas grand-chose ;
- C’est une déchirure, une triste griffure
Un trou sur ma figure, dans ma vie et il dure.
Qui donc lui a permis qu'elle frappe mon être ?
Qu’avais- je donc commis ? J'étais mechant peut-être…
Mais... j’étais son enfant. Elle était ma maman.
Sa bague de diamant, me marquait jusqu’au sang.
La vie était si belle, bonjour les hirondelles.
J’étais bien avec elle, dessous sa grande ombrelle.
Et puis sans prevenir arrivaient ses nuages.
La fin des ses sourires , les foudres de sa rage.
Puis venaient les grêlons, l’envol du Martinet.
Je sentais les frelons qui partout me piquaient.
Merci mon oreiller, mon bouclier de plume.
Qui savait atténuer, chaque coup de l'enclume.
Et puis, passé l’orage, ses cris disparaissaient
Je sortais du lit-cage et le merle chantait
Après ce fort naufrage et ses mauvais outrages
J'avais ma Grande Image. Elle devenait sage.
J’embrassais fort Maman. « Je t’aimerai longtemps »
« Prends tes médicaments… C’est vraiment plus prudent… »
Dingue !
(La sonnette dehors)
Le medecin sursaute
Brusquement il s'eveille.
- Promis, c'est pas ma faute!
Je bouche mes oreilles...
Dingue !
J’entends son tiroir-caisse.
- Mais moi j'ai pas fini !
Il détache ma laisse et certifie que si !
Je referme mes maux,
Depuis sa bouche, il baille.
Il voit dans mon cerveau…
Moi, je lis ses entrailles.