C'est l'heur du pastiche...
A mes copains de fac... qui sont toujours dans la relation permanente
Que serais-je sans vous qui savez si bien lire
Dans les plis de mon front, le gris de mes cheveux ?
Que serais-je sans vous quand survient mon délire
Quand, surpris par l’émoi, je me sens tout nerveux ?
Vous m’avez tant donné par vos tendres regards
Qu’aujourd’hui, de retour, je vous dis cet éloge !
Si nous fûmes jadis compagnons pleins d’égards,
Aujourd’hui nous savons où l’amitié se loge.
Car voilà cinquante ans que je vous ai croisés
Sur les bancs de la fac à Rangueil dans Toulouse !
Brayant « Ah ça ira » nous chantions fort grisés
En mai soixante huit déboulant la pelouse.
Et puis, un an plus tard, au début de l’automne,
Nous allâmes cueillir des pommes en verger ;
Nous étions quelques uns d’un naïf qui tâtonne
A courir la cueilleuse égarée sans berger.
Lors chacun prit sa route et trouva son métier
Occupant de l’État quelques solides postes.
L’eau coulait sous les ponts et l’heur était entier
Quand en fin de l’été nous croisions nos ripostes.
Le temps passe et nous marque avec tous ces vrais plis
Mais nous savons toujours trouver bonnes répliques.
Soyons fiers, derechef, des devoirs accomplis
Qui nous font retraités, tous heureux, sans suppliques.