Plume de platine Inscrit le: 12/10/2014 De: Ile de France Envois: 5452 |
Le conte de Jean Écoutez comment Pierre, alors adolescent Apprenti de la mer, un jour de grand vent Vît mourir son père, qu’il aimait tendrement . L’embarcation légère, jouet sur l’océan, Telle une poussière, chavira brusquement . Il n’y eut rien à faire, les efforts de l’enfant Tous vains s’avérèrent, pour sauver son parent Dont les forces précaires, allaient l’abandonnant ...
Les jours précédents, son père fît cette prière Auprès de son enfant, il lui dit très austère, Mon petit maintenant, tu sais presque tout faire, Au fond de moi j’entends, que je ne sais pas taire, Un refrain très puissant, qui chante à sa manière, En couplets lancinants, et suffisamment clairs Mon départ imminent, de notre belle terre. Je le sais, je le sens, n’en dis rien à ta mère ...
Ces paroles raisonnèrent alors très souvent Dans l’esprit, les viscères, de Pierre se répétant Les paroles sincères, de son père disant : Mon fils je suis fier, je pars le cœur content. Je sais de quelle manière, tu iras de l’avant. N’aie pas le cœur amer, prends soin de ta Maman, N’aie aucune colère, si la mer me prend, Un marin sais se taire, cache tes sentiments ...
Il vécût l’enfer, suite à ces événements. Il connût la misère, tout du moins quelques temps Des ressources précaires, d’un métier épuisant Pratiqué solitaire, triste et désespérant. Pourquoi cette galère, grondait-il souvent ? Insondable mystère, qui lui rongeait le sang . Pourquoi donc je tolère, cette vie de mendiant ? Cette pêche côtière, rapporte moins qu‘avant ...
Il continuait pourtant, ce métier solitaire Et allait plein d’allant, en dépit du calvaire, Heureux d’être vivant, aux cotés de sa mère Qui lui disait souvent, fils ne désespère, Ne sois pas en tourment, car je sais que ton père Du haut du firmament, me souffle qu’il préfère Voir son garnement , être pêcheur en mer Et vivre indépendant, quelle que soit sa misère.
Les jours ainsi passèrent, jusqu’au triste moment Où par un froid hiver, il perdît sa maman . Elle fût mise en terre, avec recueillement, Non sans qu’il ait dû faire, au chevet du mourant, En présence de son frère, un terrible serment : Marin était ton père, promets donc mon enfant De vivre de la mer, laisse ton frère Jean Continuer à faire, conteur itinérant ...
Les deux jeunes longtemps, il est vrai hésitèrent, Mais la mère insistant, pour ne pas lui déplaire, Promirent en même temps, face à cette prière De conserver longtemps, leurs métiers précaires. Et revînt le printemps, c’est alors que Pierre, Un matin en pêchant, chose peu ordinaire, Des filets ruisselants, puisa heureux et fier , Un poisson étonnant, en ces froides eaux claires, D’un race étrangère, péché très peu souvent, Qu’une seule fois son père, avait auparavant Attrapé solitaire, et rejeté vivant. Vision très éphémère, d’ un gros MÉROU tout blanc. Ce geste volontaire, curieux et étonnant Il se vit le refaire, comme son père avant. Il s’en sentait si fier, sans savoir à présent La portée légendaire, de ce geste important.
Tout à fait différents, furent les jours qui passèrent Suite à cet événement , ses rêves s’avérèrent, , Comme jamais avant, des visions passagères De ses deux vieux parents, lui insufflant un air Bien plus encourageant, que les meilleurs trouvères Ne disaient en chantant, ces ballades légères Dites du bon vieux temps, atténuant les misères Des dures heures d’antan, si rudes si amères .
Va, va, navigue solitaire, profite de tous les vents, Oublie ce qui naguère, te semblait inquiétant. Ne pense pas à hier, va toujours de l’avant, La sortie du désert, est proche maintenant. Le songe devenait clair, le MÉROU, très souvent, Revenait débonnaire, en ce rêve lancinant , Disant à sa manière, avance sois confiant, Continue ta prière, et tu seras content .
Ses filets cependant, en fait, ne prenaient guère Pas beaucoup plus qu’avant, et les chansons soufflèrent Le découragement, jusque ce fait divers: Les filets relevant, un gros MÉROU très fier, Vert et tout ruisselant, de mine fort altière. L’œil frais et luisant, ses mimiques semblèrent Des sourires touchants, qui de ce fait allèrent Droits et directement, au plus profond de Pierre .
Comme la fois première, le poisson frétillant Fût remis à la mer, précautionneusement . La surprise fût entière, de Pierre se faisant, Lorsque dans la lumière, et le miroitement De la surface claire, aux doux clapotements Il vît comme un éclair, le beau MÉROU tout blanc Venir sans manière, et nager près des flans De son vert compère, s’en allant doucement...
Le cœur fort haletant, il ne sût que faire Et suivît tout tremblant, cette troublante paire, Le couple ne se quittant, que pour mieux se refaire. Malgré la nuit venant, ils ne se quittaient guère, Lorsque vînt le moment, où tous deux se tournèrent, Pierre vît le poisson blanc, le regarder et faire Comme un signe émouvant, et les poissons plongèrent... L’heure était au couchant, la côte familière...
Pierre prît ses repaires, et partît souriant, Troublé par cette affaire, mais heureux et content. Il reviendrait pour faire, ce qu’un pressentiment Qui animait son flair, lui disait instamment : Retourne sur cet aire, et chalute calmement, La nuit était très claire, et tout calme le vent, Ni son père ni sa mère, ne seraient plus présents, Et ses rêves se taisèrent, tout naturellement .
Il allât vivement, raconter à son frère Ces faits hallucinants, ils se remémorèrent Leur fidèle serment, et tous deux décidèrent D’aller rapidement, là où arrivèrent Ces deux événements, alors ils chalutèrent Toute une nuit durant, sans but sans manière, Sans savoir vraiment, en cet endroit austère, Le pourquoi du comment, de ce curieux mystère.
Ces fonds étaient déserts, tous étaient au courant, Seules quelques commères, racontaient chuchotant Que les nuits de colère, de ce grand océan On voyait des galères, qui voguaient en bravant Les rafales d’hiver, et sombraient lentement. Des épaves d’enfer, disaient les médisants Ce à quoi pensait Pierre, et que racontait Jean, Tandis que ces deux frères, remontaient le palan.
Les gestes étaient lents, la manœuvre ordinaire, Quand soudainement, le bateau prît de l’erre, Et presque chavirant, faillît mettre à terre Ses deux seuls occupants, quand ses filets montèrent Un coffret vert et blanc, qui une fois ouvert Contenait des diamants, de l’or de belles pierres Précieuses assurément, puis des perles de mer ; Les deux hommes furent prudents, et surent tous deux se taire ....
Ensembles ils décidèrent, le respect du serment Et alors gardèrent, chacun consciencieusement Leurs besogne première, tout naturellement Les contes du trouvère, étaient bien plus souriants Celui du MEROU vert, avec l’autre tout blanc Alors conté en vers, plût vraiment aux enfants Qui tous le racontèrent, bien vite à leurs parents
Il devînt légendaire, c’est le conte de Jean ...
ÉPILOGUE
Jean n’avait pas de frère, ni Pierre certainement !.... Avaient-ils d’ailleurs tous les deux des parents ???? Mais on dit cependant, au sud Finistère Que parfois de la terre, et par grand beau temps On voit un poisson blanc, accompagné d’un vert Dans les eaux trés très claires, aux îles des Glénans !...
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Souvenir d’un anniversaire et d’un voyage sympa aux Iles des Glénans .
A Francette ..... Affectueusement Jean - Louis
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