Le poète et la Faucheuse
La Faucheuse aurait-elle perdu cette habitude
De se montrer de face ? J'aimais cette attitude
Mais préfère penser qu'en urgence occupée
Elle ait pu se tromper.
Qu'importe, sa mission n'est que partie remise
Elle me trouvera, si je jouais caché
Ma chance, à ce jeu là, serait bien compromise
Serais vite fauché
Je joue cartes sur table, cela elle le sait
Elle connaît aussi, fruit de l'expérience
Combien, à son égard, est grande ma patience
Elle m'y a forcé
Serait-ce utile ici de refaire l'histoire ?
J'avais pensé, un temps, qu'elle avait enterré
Sa faux. S'il le fallait, tous ses échecs notoires
Les lui rappellerais
Pourtant elle eut encor besoin de grain à moudre
Lassée de nos combats, elle prit Marion
Qui n'était pas armée, elle, pour en découdre
Ma femme, Marion
Faucheuse étant son nom, faucher, son ministère
Elle n'a qu'un devoir et n'en fait pas mystère :
Sa faux, par tout chemin, doit atteindre son but
Mieux qu'une boule « Obut »
Elle s'est entraînée, encor, trois fois encor
Puis, revenue chez moi, cria, sous cape rouge
« Mon cher Monsieur, les jeux sont faits, plus rien ne bouge ! »
Ce fut un corps à corps
Quand on change de nom, c'est par honte parfois
La Faucheuse, la Camarde, je reste le poète
Qui l'avait prévenue, un jour, en tête-à-tête
Que je vivrai deux fois
Keraban (Vendredi 8 septembre)
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J'aime la poésie qui me parle et qui chante
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