Deux roses épanouies, qui tardent à faner.
Deux êtres ne voient pas les choses d’un même œil,
Seraient-ils animés d’une passion profonde ;
De l’âme de quiconque on ne franchit le seuil,
On ne peut s’aligner sur même longueur d’onde.
Il venait, lui, de Mars, et elle de Vénus,
Leurs yeux se sont compris, à la même seconde,
Dans leur regard naquit l’amoureux consensus,
Aucun d’eux n’eut l’idée de mener une fronde.
À travers un dialogue, et des plus transparents,
Ils ont été parents et ont donné la vie,
Mais pour choisir le nom de leur futur enfant,
Ils étaient bien loin d’être, tous eux, de même avis.
Il faut se ressembler un peu pour se comprendre,
Mais pour s’aimer beaucoup être très différents,
Et savoir oublier, souvent tout réapprendre,
Car on est, en amour, éternel doctorant.
Sur notre bel amour je ne puis me méprendre,
Certain que l’un à l’autre nous étions destinés,
D’un autre cœur, jamais, mon cœur n’a pu s’éprendre,
Deux roses épanouies, qui tardent à faner.
Dumnac