Je connus la délicatesse
Entre ses doigts d’aïeul, expert
Et doux vampire, encore vert,
Qui m’a saignée avec adresse.
Il prit tout le temps nécessaire,
Comme un important rituel,
Rendant suave et non cruel
L’étau qui, fatal, nous enserre…
Il me traita comme une reine,
Ou mieux, comme un amant galant !
Lors, toutes mes peurs s’envolant,
A son assaut j’offris ma veine :
Il l’effleura, plein de tendresse,
Cherchant longuement le chemin,
La douce chaleur de sa main
Devenant troublante caresse…
Je ne sentis nulle piqûre,
Aucune gêne ni douleur ;
Au contraire, telle une fleur,
Je fis, je crois, belle figure !
Je n’en gardais pas une trace,
Sur ma peau ni bleu ni suçon,
Mais le souvenir d’un frisson :
Un improbable état de grâce !
…………………………………..
Je vous raconte cette histoire
Parce que je sais maintenant
Qu’on peut traiter « Humainement »
Les gens dans un laboratoire.
----------------
Marido