Image du film de Robert Redford "et au milieu coule une rivière"
Elle court vers moi !
Je marche à contre-courant,
Vers le diluvien d'autrefois;
L'eau est la source du vivant.
Je fouette ardemment ma soie,
Caresse la belle Dame nature,
Submerge le déluge en moi,
Noyant mes profondes fractures
Dépose un artificiel appât
Au pied de ce renversant déversoir,
Sur l'onde aux courants scélérats,
Au torrent à l'espoir dilatoire
Je danse sur mon élément,
L’âme se ressource, Martin-pêcheur !
Au grand dam des maux d'antan,
Je nage dans un pur bonheur.
La pleuvine tombe, la soie colle
La truite gobe mes auréoles
La mouche de mai s'envole
Grande éphémère rejoint Éole.
La giboulée perle avec ferveur
Pare les feuilles de nénuphars
Les saules sont en pleurs
Mon sourire miroir se mare.
L'arc-en-ciel enfin s'éveille !
Si beau par-dessus du ruisseau
L’espoir émerge d’une chandelle !
Pour leurre, s’envole une belle fario
Le loriot arbore son vol flavescent
Soleil inonde les sous-bois en chemin
L’abeille s’abreuve d’un rayon favonien
Jantilles pleurent déjà tournées vers demain
Je marchais au bord du bassier
Et la voûte verdoyante s'endort
Laissant rembobiner du moulinet
Ce film cristallin jusqu’à l’aurore
Couché au bord du lit, je fais un vœu
M’imprégnant de cette atmosphère
Bordé de berges au vert camaïeu
"Et au milieu coulait une rivière"
Ogr3 le 15/05/2017