échange vers beaux... remanié...
Laissez-moi vous conter ce dont je fus témoin,
L’histoire est saugrenue je ne peux dire moins :
Le carnet dans lequel je conjugue mes verbes
Était resté ouvert au coin de mon bureau.
Un recueil de Voltaire ou... Était-ce Boileau ?
gisait sur mon sous-main qu’ornait un vieux proverbe.
J'étais dans mon fauteuil à cours D'inspiration,
Assoupi quand soudain captant mon attention
Un vers sort du recueil en sautant d'une page
tombe sur le sous-main et s'adresse à l’adage :
« Je suis Alexandrin, le légendaire et grand !!
Des lumières venu je suis un vers luisant.
Plus beau et plus rythmé, plus fin que tous les autres
Je compte autant de pieds qu'avait Jésus d'apôtres
Je vis dans un quatrain aux rimes embrassées
Au milieu d’un parfait et merveilleux sonnet
Et toi qui es tous seul et qui, Ã rien, ne rimes
Celui qui sous la main te garde pour la frime
Me préférant de loin ne te lit plus jamais
Moi j’habite souvent son livre de chevet »
A ces mots le vieux vers devint rouge de rage
Et bien qu'il soit soufflé répondit à l'outrage :
« Vers solitaire étant, je vaux à moi tout seul
Les mots de ce livret qui te sert de linceul
Maxime c’est mon nom, je suis un philosophe
Point comme toi perdu au milieu d'une strophe
Mais pour qui te prends tu ? descend de ton perchoir,
De ton sonnet tu n’es qu’un des faire-valoir !
Oui… Tu es riche et beau et de belle facture
Mais seul tu ne dis rien qui vaille ta lecture
Et notre hôte qui là , s'endort main sur le cœur
S’il ne me lit jamais, c'est qu'il me sait par cœur
Car j'ai beau être issu de quelque vieux grimoire,
Même les plus petits me citent de mémoire ! »
Est-ce bientôt fini ? Dit soudain une voix
Sortie de mon cahier, c'était un vers à moi :
« Je vous entends ici à chanter vos louanges
Comme si vous étiez issu de plume d'ange
Vous qui croyez chacun être des dieux l'élu
N'êtes que l'un vers sot et l'autre vers moulu
Que l'on soit vers luisant revêtu de lumière
Que de sagesse usant on soit vers solitaire
Qu'on soit vers dit, vers clair ou en groupe vers beaux
Nous ne sommes jamais qu'une suite de mots
Que nul mieux ne comprend, ne lit ou ne résume
Que celui qui nous fit naître un jour de sa plume.
Alors d'un plus petit pardonnez cet affront
Quand mon maître s'endort, sous les plis de son front
Croyez-moi les amis, ce n’est pas insolence
Vous n’y êtes jamais… ce n’est qu’à moi qu’il pense. »
La morale est bien là sonnant comme verdict
Dans les tout derniers mots que mon petit vers dicte:
D’un autre lire un vers aussi parfait qu'il soit
Est bien moins savoureux qu'écrire un vers à soi....
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dans l'eau est ma force
dans l'air est ma substance
dans la terre est ma vie
dans le feu est mon energie
vous etes mon 5 eme element