Ils sont partis tous deux oublier la misère
La bagage léger sans haine sans fusil
Laissé là leur pays leurs amis ou leurs frères
Il est vrai qu’à vingt ans tout vous semble permis.

Ils ont vu tant de fleurs tout au long de la route
Entendu tant de mots qui leur ont fait si mal
Les pavés de la peur se sont faits ceux du doute
Le soleil s’est fait dur sous un ciel de cristal

Ils ont pris un bateau, un radeau de fortune
Ballotté par les flots, barré par le hasard
Colombine et Pierrot ils ont prié la lune
De chasser à jamais l’averse et le brouillard

Le départ fut un deuil, l’arrivée fut souffrance
Ils ont eu peu de mains pour enserrer les leurs
Un sourire c’est rien face à l’indifférence
Les faubourgs de l’espoir manquent tant de chaleur

Demain ils seront cent, sans doute ils seront mille
A quitter tôt matin un sol qui n’en est plus
Martyrisé au nom de croyances débiles
Que ne disent-ils rien Mahomet ou Jésus.

Les murs blancs des mosquées, les vitraux des églises
Sont-ils si bien masqués qu’on ne les voit du ciel
Eux qui croyaient en bas la table toujours mise
Imaginent là-haut un banquet éternel.

De tout temps
De tout peuple...
Une trop triste réalité

Claude

Un beau texte qui dépeint le désespoir de ces milliers d'êtres humains dont on semble oublier même le qualificatif; Comme beaucoup horrifiée de ce qui leur est réservé .L'eldorado n'est plus ce qu'il était Heureux celui qui peut s'extraire de la "masse" et trouver un refuge ... encore faut-il que ces rescapés ne deviennent des ennemis potentiels pour le pays qui les accueille

Bises Lauragael

Bonjour Lauragael, un superbe poème dédié à tous ces réfugiés chassés de chez eux par la bêtise humaine.
Merci de l'avoir écrit à l'encre du coeur.
Bravo et mon amitié.

Capricorne

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la bêtise humaine
merci pour ce superbe et touchant poème
sur ces gens qui perdent tout
Denise

un intense cri du poète...
merci pour ce partage !
des bises