L’enfant n’est pas heureux dans son école. Lui, aimant écrire de beaux poèmes, est mis sur la touche par ses camarades, jaloux de son talent.
Quoi ! Ce jeune artiste n’avait-il pas osé composer et ensuite prononcer un texte lors de la visite du député, dans l’école et ceci à l’instar du maire ?
L’enfant pleure à la grande joie des autres gamins. Ils l’ont affirmé : tant que le chouchou ne révèlera pas la cause de son inspiration, il ne jouera pas avec eux au ballon !
Un jour l’institutrice, constatant la solitude du marmot, décida d’organiser une journée pour que ses élèves « amuse la muse ».
La journée de préparation fut studieuse, autant qu’il se doit, l’enseignante ayant décidé de ne pas imposer un thème. La consigne seule était de ne pas employé de mauvais mots.
A la fin de leur labeur, elle récolta les œuvres enfantines.
Le lendemain, elle leur annonça qu’après avoir lu leurs versifications, elle avait pris l’initiative de contacter le représentant du village afin de préparer une journée festive. Elle débuterait par une exposition de tous ce qu’ils avaient fait lors des séances de travaux manuels et par la suite une récitation par eux-même de leurs écrits.
Ce fut les plus formidables cris de joie qu’elle entendit durant toute sa carrière. Elle les laissa s’exprimer, sachant qu’ils venaient du cœur.
Le jour tant attendu arrivait et les petits écoliers étaient fiers de montrer, à leurs parents, ce qu’ils faisaient en classe .
Un repas suivait la visite de « l’exposition » dans la salle des fêtes.
Vînt le moment de la lecture par les jeunes créateurs. De la fierté se lisait dans les yeux de leurs géniteurs, et ce fut un fol standing-ovation qui fit pleurer de bonheur les petits génies.
Depuis l’enfant-poète devint le camarade de toute l’école, et c’est avec plaisir qu’il leur transmit son don.
ultime.
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"sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloges flatteurs".